Très franchement, en lisant le synopsis de
Grey au dos du boîtier et en voyant la jaquette, je partais avec un bon
a priori. L'idée de base est intéressante et il y avait vraiment là matière à quelque chose de pertinent en terme de réflexion sur la condition humaine. Mais...
Il y a du
Kamui là-dedans (un puissant guerrier est forcé à se battre contre un proche). Il y a aussi du
Cobra (le bras-laser greffé au corps). Mais
Grey n'a ni le talent de Rin Taro ni la marque du grand Terasawa. Ce film, qui a eu les honneurs des salles françaises dans le cadre du fameux cycle Cinémanga au milieu des années 90, ne représente pas la quintessence en matière de fiction post-apocalyptique (contrairement à ce que voudrait affirmer la jaquette).
La petite heure et quart (ponctuée par neuf "Approach", en guise de segments narratifs) ne permet pas le traitement que le thème aurait exigé, et malgré un rythme plutôt soutenu l'on se désintéresse rapidement de l'évolution de Grey, personnage qui se voudrait humain puisqu'il a une farouche volonté de survivre coûte que coûte... quitte à rester de marbre devant le décès de ses alliés durant les combats ! De fait on a du mal à s'identifier à un héros par trop indifférent à la souffrance des siens.
Quant à la scène (gentiment) érotique qui vient comme un cheveu sur la soupe, l'éditeur aurait pu avoir la conscience d'esprit de la notifier sur la jaquette du DVD... Sans être spécialement choquante en soi, elle est amenée de façon tendancieuse et la Femme n'est nullement mise en valeur en tant qu'individu. Navrant.
On passera enfin sous silence le dénouement (si dénouement il y a), qui poussera l'acheteur de ce DVD à repenser ses choix en matière de films d'animation...
Oscillant entre l'action gentiment gore et la réflexion s-f,
Grey finit donc par être un
anime quelconque et sans âme, qui s'égare plus qu'il ne se cherche. Si bien que le spectateur finit lui aussi par se demander ce qu'il est venu faire dans cette galère...