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Hair High

Film

Critique de Gersende Bollut, le Dimanche 14 Mai 2006 à 11:02

Staff Technique
Producteur : Bill Plympton
Réalisation : Bill Plympton
Scénario : Bill Plympton
Acteurs : Dermot Mulroney (Rod), Sarah Silverman (Cherri), David Carradine (Mr. Snerz), Keith Carradine (Jojo), Eric Gilliland (Spud), Martha Plimpton (Miss Crumbles), Craig Bierko (Sarge)...
Fiche de l'animé
Public : 16+
Origine : Etats-Unis
Titre original : (idem vf)
Type : Film
Genre : Comédie
Durée : 1 h 14 mn
Année de prod. : 2004
Produit par : Bill Plympton

Fiche du DVD
Zone : 2 (Europe) 2 (Europe)
Format cinéma : 1.33 Plein écran
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
Support : DVD-5 (1 face/1 couche)
Boitier :
Disponibilité : Disponible (15/05/2006)
Editeur : ED Distribution
Format sonore
Anglais
Dolby Digital Stéréo
Anglais Stéréo

Sous-titre(s) : Français.
Bonus/Goodies :
  • Guard Dog
  • Scène inédite
  • "Cockstume"
  • Cours de dissection
  • Entretien avec Bill Plympton
  • Bandes-annonces

  • 4 : Très bon !
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    Rod, le quaterback, et Cherri, la pin-up, forment "le couple" que tous aiment, craignent et admirent au lycée d'Echo Lake. Lorsque Spud, un nouveau timide et maladroit, tente de s'attirer la sympathie de ses camarades, il commet l¹irréparable et provoque la colère de Rod. Il devient alors l'esclave de Cherri et devra satisfaire ses moindres désirs...



     Image
    3 : Sympathique
    Un léger voile granuleux se fait sentir durant toute la durée du film, mais dans l'ensemble le master présenté ne souffre d'aucun défaut qui puisse gêner le plaisir de visionnage, et la définition s'avère exemplaire. Signalons simplement, au niveau des suppléments, un léger souci de compression sur l'interview de Bill Plympton, à 11'.
     Son
    3.5 : Bon
    Seule la piste anglaise d'origine est proposée (avec sous-titres français ça va de soi), mais la qualité du doublage, la clarté des dialogues avec une musique qui sait se faire discrète rattrape l'absence d'une VF. A noter que le personnage de Will est doublé par Matt Groening, que les fans des Simpson ou de Futurama connaissent bien !
     Interactivité 3 : Sympathique Packaging 2.5 : Moyen
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    Renfermé dans un simple digipack pas très pratique (le volet ne se referme jamais vraiment, une fois le cellophane enlevé), le DVD d'Hair High propose quelques suppléments dignes d'intérêt, desquels se distingue le désopilant court-métrage Guard Dog, nommé dans la catégorie meilleur court lors de la prestigieuse cérémonie des Oscars, en 2005. Le postulat de départ est brillamment exploité, avec un chien au faciès particulièrement hilarant !

    Parmi les autres suppléments, nous trouvons une scène inédite en VOST, extension de la séquence du coq-mascotte en rut (avec une pseudo-légende ancestrale bien salace), la confection 'réelle' du costume du même coq au travers d'une vidéo montée en accéléré, la comparaison film / storyboard de la scène du cours de dissection (pauvre grenouille...) avec option multiangle, ainsi qu'une interview assez longue et instructive de Bill Plympton, qui revient sur les circonstances de création du film, et ses différentes sources d'inspiration. L'interactivité du DVD se clôt sur une sélection de bandes-annonces de films du cinéaste, également disponibles en DVD et déjà chroniqués dans les colonnes de ce site. ^_^

  • Guard Dog
  • Scène inédite (3'35)
  • "Cockstume" (1'30)
  • Cours de dissection (2'20)
  • Entretien avec Bill Plympton (18'05)
  • Bandes-annonces
    - The Tune, Mondo Plympton, l'Impitoyable Lune de Miel et les Mutants de l'Espace

  •  Entretien avec Bill Plympton 
    Electron libre du cinéma US, Bill Plympton enchaîne les films, enfilant autant de perles animées qu'il récolte de récompenses prestigieuses. Pour autant, le bonhomme se montre, lors de ses visites en France, très accessible avec un public qui lui permet encore de monter des projets personnels en toute indépendance. La preuve dans cet entretien à bâtons rompus, propos que vous pouvez retrouver en intégralité sur le site de l'éditeur ED Distribution (attention aux spoilers concernant Hair High !).

    Comment vous est venue l’idée de Hair High ?

    L’idée vient d'un rêve que j’ai fait. Je n’utilise généralement pas mes rêves pour mes films, mais ce rêve était si irrésistible et fascinant que j’ai pensé que je devais essayer d’en faire un film. Il y avait une voiture au fond d’un lac avec deux squelettes à l'intérieur. Leur peau se détériorait, partait en lambeau, des animaux sortaient et entraient de leur crâne, leurs cheveux se balançaient dans le courant, des poissons nageaient autour. Tout à coup, les lumières s’allumaient. Puis la main du squelette s’empare du levier de vitesse et la voiture se met lentement en marche. Elle roule au fond du lac jusqu’à la rive, puis traverse une petite ville américaine, passe devant le bar, le bowling, le drive-in et enfin le collège qui célèbre la bal de la promo... C’est là que je me suis réveillé ! J’ai alors commencé à jouer avec ces idées, à essayer d’imaginer comment ce couple s’était retrouvé au fond du lac, ce qui se passerait lorsqu’ils arriveraient au bal. Pendant un an j’ai posé des idées, en m’imprégnant d’histoires de collège, de la musique et de l’ambiance de la fin des 50’s, début 60’s, de quelque chose de très romantique où l’amour est plus fort que la mort. Une chanson m’est revenue, une chanson typique des années 50, Teen Angel, où il est question d’un couple en voiture coincé sur une voie ferrée. Le garçon sort sa fiancée de la voiture, mais celle-ci se rend compte qu’elle a oublié sa bague dans la voiture, elle y retourne et est tuée par le train. C’est cet esprit très romantique que j’ai voulu mettre dans ce film.

    A la lecture du synopsis, il semblait que l’histoire commençait là où elle finit désormais. Que la découverte de la voiture au fond du lac était le début du film quand maintenant c’est la fin. Pourquoi ce changement ?

    Tout d’abord, dessiner des squelettes est très difficile, à cause des ombres, des lumières. Si le film avait débuté comme cela, je serais encore en train de faire les dessins. Ce qui m’intéressait dans le film c’était plus la relation entre Cherri, Rod et Spud. Je voulais développer leur personnalité, pour que le spectateur soit vraiment touché par leur amour, et ressente cet amour.

    Etait-ce une expérience agréable de se replonger dans les années 50, dans cette mythologie américaine, dans vos souvenirs ?

    Oui j'ai fait appel à pas mal de souvenirs, c'était assez plaisant. Le personnage de Mr Sneez vient d'un professeur que j'ai eu et qui crachait vraiment ses poumons de la même manière en classe. A cette époque, on pouvait fumer dans les classes. Quant il vomit ses organes, c'est un des moments qui marchent le mieux avec le public dans le film. Une autre histoire amusante est celle de la séquence où Zip prend un aphrodisiaque. J'avais un ami qui avait un haras, il donnait aux chevaux une sorte de drogue pour les tenir excités, un aphrodisiaque. Une fois, par erreur, ils en ont donné une double dose à un cheval. Il était dans un tel état qu'il a brisé sa barrière et s'est enfui. Ils l'on retrouvé en train de monter une Volkskwagen. C'est une histoire vraie que j'ai repris pour la séquence du match.
    Ce film a coûté très cher, c'est mon film le plus cher. Sans compter mon travail, car je ne me paie pas, le film a coûté 400.000 $, c'est le double de mon budget habituel. Dans mon prochain film, je veux réduire le budget de moitié et travailler plus lentement, être plus attentif aux dépenses.

    Retournerez-vous à vos anciennes méthodes ou ferez-vous les choses différemment ?

    Je ferai les couleurs par ordinateur, et les ombres au crayon. Je scannerai les dessins pour ensuite appliquer les couleurs par ordinateur. Ca ira plus vite, je n'aurai pas à engager de coloristes, de cameramen, et ainsi je devrai réduire le budget et faire un film plus souple.

    Avec les ordinateurs, peut-on avoir la même palette de couleurs et la même texture ?

    On peut avoir de très belles nuances de couleur, c'est plus difficile au niveau des textures mais mes dessins auront de la matière. Je veux toujours essayer des choses nouvelles, donc on verra...

    Avez-vous travaillé sur Hair High comme sur vos autres films ?

    Oui tout à fait, à part pour le casting. La couleur a été une fois encore faite à partir de copies de mes dessins sur des cellulos, peints au dos puis filmés en 35 mm. Une autre chose que j'ai faite différemment, j'ai engagé des étudiants en arts pour peindre les décors (backgrounds). En général je peints moi-même les fonds, mais j'ai pensé qu'ainsi je gagnerai du temps et aurai de plus belles couleurs en prenant des illustrateurs. Et j'en suis très content. Il y a moins d'ombres sur les personnages, les couleurs sont plus plates, ça donne un côté très 50's. Je pense que c'est le meilleur film que j'ai fait. C'est le plus abouti au niveau de mon style, c'est la meilleure histoire que j'ai écrite, la musique est extra, les acteurs ont été parfaits et il reste plein d'idées dingues, un humour très 'plymptonien', tordu, bizarre, surréaliste... avec du romantisme. C'est le premier film que j'ai fait où il y ait autant de sentiments. Dans la scène où la voiture sombre, Cherri rend la bague et dit à Spud qu'il est libre d'en épouser une autre, mais il choisit de la suivre dans la mort par amour. C'est très mélodramatique... Croyez-le ou non, j'ai versé une larme en voyant la scène.

     Bilan artistique   
    4.5 : Excellent !
    Dernier forfait en date de Bill Plympton, Hair High est l'occasion pour le cinéaste de franchir le cap de la majorité. Comme si, tout en restant le sale gosse iconoclaste aux idées politiquement incorrectes qui ont forgé sa réputation, Plympton comptait bien signifier qu'il était enfin en pleine possession de son art. Le film porte en effet en lui les prémices d'œuvres à venir que l'on devine encore plus maîtrisées. D'emblée, il faut donc préciser que si Hair High n'est sans doute pas le projet le plus ambitieux de l'auteur, il n'en demeure pas moins le plus abouti. Une narration plus fluide et une mise en scène plus travaillée (contre-plongées vertigineuses et transitions façon raccords) témoignent ainsi de la maturité de son auteur. Maturité de surface puisque les délires propres au cinéaste sont évidemment toujours au rendez-vous.
    Les protagonistes, tout juste majeurs (et ce n'est probablement pas un hasard si on le rattache à ce qui a été dit plus haut...), sont au centre d'un imbroglio amoureux poussé à l'extrême comme seul le cinéma d'animation est capable d'en imaginer. Le scénario, particulièrement bien ficelé, demeure absurde dans la droite lignée des films de l'auteur, mais avec moins de digressions qu'à l'habitude. L'accent est avant tout porté sur des idées visuelles géniales d'inventivité, et des gags d'une redoutable efficacité, avec un mauvais goût assumé oscillant constamment entre trash et hard. Le corps humain est largement malmené (un professeur de biologie crache littéralement ses tripes ; un élève aux tendances sado-maso prend un malin plaisir à se faire arracher les ongles) et le sexe exagérément débridé (quiproquo salé au drive-in avec une histoire de sauce ; le coq-mascotte de l'équipe de football en rut névrotique). Mais le style de Plympton, reconnaissable entre mille, laisse aussi cette fois poindre une véritable et sincère émotion, insufflant une dimension nouvelle, assurément touchante, à l'univers du cinéaste. Hilarant, caustique et référentiel (clins d'œil évidents à Carrie, la Fureur de Vivre ou American Graffiti), Hair High se clôt sur un final halluciné et hallucinant façon feu d'artifice exutoire, au point que le film aurait tout aussi bien pu s'intituler... les Noces Funèbres.

     Note du disque 3 : Sympathique  Note de l'animé 4.5 : Excellent !
    Qu'il est bon (et rassurant) de voir encore des films d'animation faisant preuve d'une telle audace et d'une inventivité sans bornes, se payant le luxe de délires politiquement très incorrects dans une production globalement bien mollassonne ! Du cinéma indépendant, véritable pépinière de talents, se distingue définitivement l'imaginaire galopant et débridé de Bill Plympton... Hair High constitue sans doute l'œuvre la plus maîtrisée et aboutie de l'auteur, et le DVD présentement chroniqué, qui a la bonne idée d'offrir l'épatant court-métrage Guard Dog entre autres suppléments, s'avère indispensable à toute DVDthèque ayant pour ambition de sortir des sentiers battus.


    Points Forts Points Faibles
    + Farce complètement délirante
    + Une pointe d'émotion inattendue
    + Sans doute le film le plus réussi
    d'un cinéaste fou et décalé !
    + Le court Guard Dog en bonus
    - Pas de VF
    - Fragilité du digipack

    Note Globale
    3.5 : Bon titre ! A conseiller.
    Matériel utilisé pour le test :
  • Lecteur DVD Toshiba SD-210EE
  • Téléviseur Philips
  • + Lecteur DVD-Rom Power DVD XP
  • © Bill Plympton
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