Menus fixes, pas de fond sonore ni d'élément animé (hormis, heureusement, sur la page du menu principal), on ne peut pas dire que l'interface du DVD de
Team America soit très accrocheuse. Cependant les suppléments répondent à l'appel, ce qui rattrape la déception ressentie de prime abord. A noter que tous les modules, que nous allons détailler sans plus tarder, sont en VOST.
En premier lieu, une brève introduction de Trey Parker et Matt Stone présente -comme on pouvait s'en douter- le film de manière globale, laissant loisir au duo d'égratigner sévèrement Jerry Bruckheimer et ses productions, ainsi que l'ensemble des acteurs d'Hollywood. Jouissif.
Le premier vrai module,
Inventer tout un monde, s'attarde sur la conception des décors et de la multitude de détails que le spectateur prendra plaisir à dénicher ici et là. Tout n'est que recyclage, des palmiers faits de dollars découpés aux lampes du Caire ayant nécessité des râpes à fromage ! Découvrir l'envers des décors s'avère être un vrai régal, avec une échelle 1/3 assez impressionnante et une richesse dans chaque aspect des décors qui confine au travail de titan. Un reportage très intéressant, en vérité.
Le sujet suivant, sur la confection des marionnettes, l'est également. Les nombreux artistes ayant œuvré sur le film nous montrent les étapes d'élaboration d'une marionnette (chacune mesure 56 cm), notamment le moulage du visage, la confection des mains... et les vêtements d'une précision inouïe.
Le module
Tirer les ficelles montre quant à lui la réelle complexité d'animer des marionnettes. Celle-ci réclame patience, minutie et organisation, or Parker & Stone tenaient à privilégier l'improvisation, ce qui rajouta au casse-tête général... Ce bref documentaire revient également sur la séquence de sexe entre Gary et la femme de Team America, qui a fait couler beaucoup d'encre. Le réalisateur est vraiment givré...
Saisir l'action montre que le duo a fait appel -sans quelque incrédulité- à Bob Pope, chef opérateur de
Matrix, pour régler les scènes d'action de
Team America. Celui-ci partage son expérience du tournage, qui l'a agréablement changé des nombreux films d'action sur lesquels il avait déjà travaillé. On notera une interprétation tout à fait intéressante de Bill Pope, qui considérait être un géant maladroit presque intrus parmi l'univers des marionnettes-actrices, alors que de prime abord on aurait tendance à imaginer que ce sont plutôt les marionnettes qui sont minuscules au milieu de l'équipe du tournage ! Au-delà, Parker & Stone insistent sur leur volonté d'avoir voulu, avec
Team America, pasticher le genre des films d'action, qui n'échappe pas aux poncifs que nous connaissons tous.
Le module consacré à la pyrotechnie se montre moins pertinent, non en terme de contenu (l'astuce utilisée pour la scène du boulevard d'Hollywood dévasté par les flammes est amusante), mais parce que la personne chargée desdits effets spéciaux s'exprime comme le technicien travaillant sur un
action movie de base : de l'action bourrine avant tout ! Soit des propos un peu convenus rapidement lassants.
Le sujet sur Kim Jong Il est également assez anecdotique, montrant juste comment le duo s'est documenté autour du dictateur nord-coréen pour la version marionnette du film, de sa mégalomanie à outrance à ses extravagances insensées (amateur de 7ème art au point de kidnapper une cinéaste qui, sous la contrainte, lui apprendra à faire des films, au véritable
show organisé pour la venue de Madeleine Albright en 98). Le détail des lunettes excentriques est enfin abordé, celles-ci ayant posé problème et coûté particulièrement cher.
A la suite de quoi nous trouvons deux modules qui laissent voir divers tests relatifs à la mise en place des costumes et des marionnettes. Enfin, toute une batterie de scènes coupées ou additionnelles (pas moins de dix !) viennent compléter le tableau. Toutes drôles et corrosives, ces chutes prolongent bien l'ambiance du film et permettent de découvrir quelques nouveaux délires, dont une parodie réussie de
Star Wars. Pour clore, on trouve une demi-douzaine de
storyboards animés et les bandes-annonces du film.
En résumé, voici donc une édition qui, si elle semble de prime abord peu attractive, n'en reste pas moins complète et d'autant plus surprenante que les différents reportages évitent consciencieusement toute langue de bois. La passion des complices Parker & Stone se ressent à tous les niveaux, ainsi que la motivation du reste de l'équipe dans le processus d'élaboration d'un film en marge des productions actuelles. Chose rare, ces suppléments réévaluent à la hausse l'intérêt pourtant déjà indéniable du long métrage. La jaquette étant réussie, au final on ne pourra donc que regretter l'absence de la version non-censurée du film (quelques plans supplémentaires gonflés mais facultatifs dans la séquence de sexe).
Team America Introduction (5'10)
Inventer tout un monde (12'40)
Confectionner les marionnettes (8')
Tirer les ficelles (10'05)
Saisir l'action (6'45)
La pyrotechnie au pays des miniatures (4'50)
Kim Jong Il (5'10)
La "loge test" (2'05)
Tester les marionnettes (4'10)
Scènes supprimées ou supplémentaires (6'10)
- Gary hors de la taverne
- Je ne serai plus jamais raciste
- Gary contre les gardes
- Vous êtes des marionnettes !
- Vous êtes gay maintenant
- "Lease" toute une chorégraphie
- USA Explosion, dans n'importe quelle ville
- Plus sérieusement
- Les nouvelles du soir
- Team America a mangé mon bébé
Storyboards animés
- Paris
- Gary : Flashback
- Un membre de l'équipe
- Le repaire sous-marin de Kim Jong Il
- F.A.G. rencontre la Team America
- La chambre de Kim Jong Il
Bandes-annonces (#1 et #2)