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Rosto A.D's Mind My Gap short Films

Spécial

Critique de Gersende Bollut, le Vendredi 18 Novembre 2005 à 20:11

Staff Technique
Producteur : Richard Vair
Réalisation : Rosto
Scénario : Rosto
Musique : Rosto
Animation : Rosto, Martijn Paasschens, Roloff Dejeu et Christen Bach
Acteurs : Taylor Bilotta, Christina Baldwin et Charles Hubbell (Beheaded)
Fiche de l'animé
Public : 12+
Origine : Hollande
Titre original : (idem vf)
Type : Spécial
Genre : Inclassable
Durée : 25 mn
Année de prod. : 1999-2005
Produit par : Rocketta Films / Studio Rosto A.D

Fiche du DVD
Zone : 2 (Europe) 2 (Europe)
Format cinéma : 1.33 Plein écran
Format vidéo : 4/3
Support : DVD-9 (1 face/2 couches)
Boitier :
Disponibilité : Disponible (07/11/2005)
Editeur : Chalet Pointu
Format sonore
Anglais
Dolby Digital Stéréo
Anglais Stéréo

Sous-titre(s) : Français.
Bonus/Goodies :
  • Commentaires audio
  • Moving Storyboard d'Anglobilly Feverson
  • Making of
  • Trailers
  • Related early work
  • Livret de 36 pages
  •  Présentation
    Rosto, mystérieux animateur à l'univers graphique fort et singulier, nous livre sa trilogie de courts-métrages en DVD. Anglobilly Feverson, présenté en 2002 au Festival International du Film de Rotterdam, a connu un immense succès dans de nombreux festivals. Jona / Tomberry fut lui récompensé au Festival de Cannes 2005 et sélectionné pour représenter la Hollande aux Oscars. Beheaded, enfin, est un film de 3 minutes produit pour la télévision à la fin 1999. Bienvenue au pays de l'étrange...

    3 : Sympathique
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    La 'trilogie Rosto' est composée de trois courts-métrages :

  • Anglobilly Feverson (2001 -9'45)
  • Intro (1'33) + Jona / Tomberry (12'10)
  • Beheaded (3'05)

    Ces productions décalées lorgnent clairement du côté de l'expérimental.



  •  Image
    4.5 : Excellent !
    D'excellente facture, la qualité des masters se fait sentir sur les passages intégralement animés. Les rares séquences mettant en scène des acteurs en chair et en os sont moins précises au niveau du piqué... mais ça reste toutefois honorable.
    Admirable gestion des contrastes et compression irréprochable. Réellement splendide !
     Son
    2.5 : Moyen
    Chaque court reste accessible en version Stéréo et 5.1 (toutes deux bénéficiant d'une belle ampleur), avec sous-titres français incrustés activables et désactivables à souhait. Quelques coquilles et une typographie pas très heureuse restent d'ailleurs à souligner, mais l'essentiel est de pouvoir saisir les subtilités des dialogues, afin de mieux appréhender les courts-métrages. Mauvais point par contre pour l'introduction du second court, sous-titrée en anglais (pourquoi ?), quant au dernier film, bien que très court et peu dialogué, il manque carrément l'option et nous nous retrouvons donc sans aucun sous-titres ! S'agissant d'un clip multilingue cela peut provenir d'une volonté délibérée du réalisateur, mais ça reste déroutant et du coup le DVD manque, à ce niveau-là, de finition.
     Interactivité 2.5 : Moyen Packaging 5 : Parfait !
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    Au lancement du DVD, nous sommes immédiatement mis dans le bain. Les logos de Chaletfilms et Rosto viennent depuis l'horizon de façon tonitruante, amenant le spectateur vers le menu principal dynamique de la galette. Interface élaborée et soignée (une transition en 3D se fait entre chaque sélection de court), possibilité de choisir entre la version stéréo, 5.1 ou commentée par le réalisateur en activant ou désactivant les sous-titres français, bref du beau travail, efficace en diable !

    Il faut ajouter à cela une galette pleine comme un œuf (c'est la moindre des choses étant donné que l'intégralité de la trilogie n'excède pas 25 minutes). A commencer par un making of de cinquante minutes dans lequel se promène l'inquiétant visage du réalisateur, qui lève le voile des coulisses de la "philosophie Rosto". Création de la musique, processus d'animation décortiqué, une foule d'informations sont livrées dans ce documentaire bien conçu, dont le seul (gros) point noir reste l'absence scandaleuse de sous-titres ! Les anglophobes et non-initiés en sont donc pour leurs frais... Même son de cloche en ce qui concerne la section Related early work (littéralement "premiers travaux apparentés"), qui met à disposition des guerilla videos dans lesquelles Rosto explore diverses techniques et idées dans le domaine de la narration et du graphisme. Ces productions, qui constituent un prologue à ce qui deviendra la trilogie qui nous intéresse ici, sont pour le moins désarmantes et relèvent sans conteste du domaine de l'expérimental. Les amateurs apprécieront... Mention particulière pour Sing !, modeste hommage au monde de la japanimation, mélange incongru mais désopilant de combats à la Dragon Ball et de j-pop !

    Signalons enfin la présence d'un très joli livret riche en illustrations et informations diverses, au sein d'un des plus beaux packagings qui nous aient été donnés de voir cette année. Il s'agit en effet d'un robuste digipack avec rabat aimanté du plus bel effet. Bref, l'objet est soigné, à l'image des productions Rosto. Si le fond des films Rosto peut donc prêter à contestation, la forme en emballera pour sa part plus d'un !

  • Commentaires audio sur chaque film
  • Moving Storyboard d'Anglobilly Feverson
  • Making of (52')
  • Trailers (Anglobilly Feverson, Baby-trailer et Whale-trailer)
  • Related early work
    - The Four Trailers of Dog (1993 -8'05)
    - The Wreckers
    . Whip in my valise (1995 -5'10)
    . Together in a car (1996 -6'40)
    . Sing ! (1997 -0'40)
    . Animatin' Folley (1997 -3'35)
    - Work to Live, Live to Work (1998 -4'40)
    - Slideswhow Mind My Gap (2'30)

    - Inclus un livret de 36 pages

  •  Bilan artistique   
    3.5 : Bon
    C'est un fait, la trilogie de l'animateur hollandais Rosto interpelle, interloque et interroge. Et divisera sans nul doute les spectateurs, entre ceux qui seront déroutés mais se laisseront séduire sans retenue, envoûtés par une atmosphère décalée voire opaque aux images délicieusement incompréhensibles, et ceux qui resteront de marbre, rejetant en bloc un récit souvent confus ou trop déstabilisant pour permettre ne serait-ce qu'un début d'adhésion. Au-delà, la beauté des images, l'ingéniosité de la mise en scène et l'inventivité constante en terme de construction narrative ne pourront que faire l'unanimité. Les curieux d'une animation underground trouveront en tous cas là loisir à disserter des heures sur le sens profond d'une métaphore singulière (le premier court par exemple semble présenter un Icare céleste désenchanté, désincarné même ?), et s'extasier sur la technique, d'une époustouflante fluidité.

    Entendons-nous bien, le propos de cette trilogie ne livrera pas tous ses secrets dès la première vision. La difficulté principale réside déjà dans le fait de résumer le scénario de chacun des trois courts. Tentons l'expérience avec le premier film, Anglobilly Feverson. Deux malfrats discutent un soir, autour d'un feu. L'un deux tente de se supprimer, après avoir semble-t-il tué un enfant. Mais l'autre lui suggère alors d'utiliser la balle du revolver pour faire un trou dans le ciel, l'issue étant située à un point géographique précis. Il raconte alors l'histoire de l'homme qui a tenté de pénétrer dans ce trou... Insolite dites-vous ?
    Le deuxième court, en deux parties, se montre plus difficile d'accès que le premier, mais la réflexion sur la vie comme miroir aux illusions (confrontée au rapport de l'homme face à la mort) mérite le détour. Quelques figures récurrentes rendent également la trilogie homogène, telle cette ouverture du premier court et ce dernier plan du second qui se télescopent. Fait remarquable à signaler : dans l'introduction du second film, le fils du cinéaste invite le spectateur à éteindre les lumières et à regarder religieusement le film chez lui, sollicitant de fait une attitude plus active que passive... Et pour rester dans le champ lexical de la religiosité, des références bibliques parsèment le court (légende de Jonas et le poisson), qui contient aussi beaucoup de renvois vers le roman graphique : le temps et l’espace semblent avoir perdu leurs relations logiques, suggérant qu’il n’y a pas de raison en ce monde. Le dernier film, très court, boucle la trilogie en tentant d'en éclaircir le sens mais reste finalement, lui aussi, assez hermétique à la critique. Il s'agit davantage d'un clip multilingue psychédélique qu'une explication lumineuse du sens des films de Rosto. On ne se refait pas.

     Note du disque 4 : Très bon !  Note de l'animé 3.5 : Bon
    La trilogie de Rosto fait partie de ces productions qui ne nécessitent pas une compréhension immédiate, pouvant au besoin -et même par nécessité- être revues plusieurs fois pour en apprécier davantage le propos. L'essentiel est de se laisser porter par les images et bercer par la musique (en l'occurrence magistrale, principalement sur le second film), au gré d'une interprétation que chacun fera sienne. Voilà assurément des films qui cherchent à élever l'esprit du spectateur, titillant l'imagination tout autant qu'ils suscitent la réflexion post-projection. Pour la pertinence d'avoir regroupé cela en une galette à l'interface soignée et impressionnante, l'éditeur Chaletfilms mérite donc une salve d'applaudissements.

    > Pour en (sa)voir plus, n'hésitez pas visiter le site Rosto / Chaletfilms.com.


    Points Forts Points Faibles
    + La trilogie Rosto reste une vraie
    expérience, qui marque durablement
    + Bizarre, vous avez dit bizarre ?
    + Univers graphique fort et baroque
    + Totalement en marge du reste
    de la production actuelle
    + Qualité technique du DVD optimale
    + Packaging somptueux
    - Certains resteront de marbre,
    imperméables au discours de Rosto
    - Suppléments non sous-titrés...

    Note Globale
    3.5 : Bon titre ! A conseiller.
    Matériel utilisé pour le test :
  • Lecteur DVD Toshiba SD-210EE
  • Téléviseur Philips
  • + Lecteur DVD-Rom Power DVD XP
  • © Rocketta Films / Studio Rosto A.D
    Packaging


    Gersende

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