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Osamu Tezuka
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Film
Critique de Gersende Bollut, le Jeudi 16 Juin 2005 à 22:00
Staff TechniqueOeuvre orig. : Osamu Tezuka Producteur : Minoru Kubota ( le Film Cassé) Réalisation : Osamu Tezuka Scénario : Osamu Tezuka Chara. design : Osamu Tezuka Dir. artistique : Masami Saito ( la Légende de la Forêt), Tatsuya Nagahara ( Tableaux...) Musique : Symphonie n°4 de Tchaïkovsky ( la Légende de la Forêt), Moussorgsky ( Tableaux...) Animation : Hiroshi Nishimura, Masateru Yoshimura, Junji Kobayashi, Noboru Tanizawa, Shinji Seya et Kaoru Kanoh ( le Film Cassé)...
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Fiche de l'animéPublic : Tous
Origine : Japon
Titre original : (idem vf)
Type : Film
Genre : Inclassable
Durée : 2 h 07 min
Année de prod. : 1962-88
Produit par : Tezuka Productions
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Fiche du DVD |
Zone : 2 (Europe)
Format cinéma : 1.33 Plein écran
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3 Support : DVD-9 (1 face/2 couches) Boitier : Digipack Disponibilité : Disponible (15/06/2005) Editeur : les Films du Paradoxe
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Présentation |
Né en 1928 à Toyonaka, Osamu Tezuka est l'artiste qui a renouvelé le manga, signant Astro Boy ou le Roi Léo, dont les studios Disney utiliseront figures et scènes pour leur plus gros succès, le Roi Lion. " J'aimerai réaliser un film sur un sujet aussi novateur qu'Astro Boy . Des séries comme celles-ci et le Roi Léo sont formidables ! Tezuka est un grand créateur et cinéaste, il faudrait qu'un jour nous travaillions sur un projet commun. Je suis certain que le résultat serait formidable..." (Walt Disney -1965)
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La Légende de la Forêt (1988 -30') - La forêt est menacée de destruction.
La Sirène (1964 -8') - La passion d'un pêcheur et d'une sirène.
Le Film Cassé (1985 -6') - Des personnages quittent l'écran...
La Goutte (1965 -4') - Un marin en perdition meurt de soif sur un radeau.
Le Saut (1984 -6') - Un personnage ne s'arrête plus de bondir...
Histoires du coin de la rue (1962 -36') - Des objets prennent vie.
Tableaux d'une exposition (1966 -37') - Les tableaux s'animent.
Autoportrait (1988 -0'13) - Le visage de Tezuka comme dans un scopitone.
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Image |
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Les masters ne sont pas de première main, avec de nombreuses tâches et poussières, notamment sur les génériques d'ouverture de chaque film.
Relativisons ce triste constat en tenant compte de l'ancienneté de certaines productions, remontant aux années 60. L'ensemble reste donc acceptable.
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Son |
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Les courts étant muets et simplement sonorisés, la piste japonaise d'origine suffit amplement. On note un peu de souffle mais ça reste très clair.
Ce DVD a fait l'objet d'un nouveau pressage en octobre 2005, suite au souci que nous pointions du doigt sur l'édition originellement parue : la piste sonore des courts le Saut et le Film Cassé était en effet mystérieusement identique. Problème réglé !
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Interactivité |
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Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'interactivité de cette galette est réduite au minimum syndical. Le menu principal propose simplement de lancer l'intégralité du programme ou de sélectionner un court en particulier via une section Chapitrage. Pas de suppléments à l'horizon donc, mais un livret de 24 pages fort bien conçu et imprimé sur un papier au grain luxueux qui, dans la lignée de tous ceux glissés dans les titres de l'éditeur, propose un certain nombre d'informations sur les films du DVD (avec force croquis et illustrations), offre une biographie et la filmo complète de l'auteur -en l'occurrence Osamu Tezuka donc, et livre quelques données chiffrées tout à fait pertinentes.
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Le jeu des chaises musicales |
Entre l'exploitation cinéma en novembre 2002 et la sortie DVD de ce programme au mois de juin 2005, il se sera donc écoulé près de deux ans et demi, durant lesquels l'impatience des fans du cinéaste de revoir ces pépites n'aura guère faiblie. Mais si l'attente fut longue, elle est également récompensée, puisque là où les salles obscures proposaient quatre courts et le moyen métrage la Légende de la Forêt en dernier, l'édition numérique offre trois productions supplémentaires, à savoir Histoires du coin de la rue, Tableaux d'une exposition et Autoportrait, le tout dernier court réalisé par le cinéaste avant sa disparition.
Précisons que sans explication le DVD propose en premier la Légende de la Forêt, modifiant ainsi l'ordre de diffusion du programme projeté dans les cinémas, et signalons une petite inversion sur la jaquette du DVD, qui s'apparente à une erreur d'inattention : le Film Cassé est placé avant la Goutte et non l'inverse.
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Bilan artistique |
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Malgré un réseau de salles d'exploitation extrêmement confidentiel, la sortie de ce long métrage fin 2002 ne passa pas inaperçue au sein d'une critique unanime. Jugez plutôt : " Un régal pour les yeux, pour l'intelligence" ( Figaroscope), " Il faut absolument voir ces films pour goûter une fascination proche de l'envoûtement" ( L'Express)... Ce programme-valise d'une pertinence rare fait en effet se succéder huit productions formidables dont il semble bien difficile de résumer en quelques mots ce qui mériterait un dossier complet, aussi me contenterai-je d'un bref avis sur chaque court...
La Sirène et Histoires du coin de la rue, d'une poésie et d'une délicatesse infinies, dénoncent aussi violemment les régimes totalitaires dont aucune nation n'est à l'abri. L'évasion par l'imaginaire étant interdite, le jeune homme du premier film devra subir un lavage de cerveau pour retourner dans la masse, et les protagonistes du second se taire et subir l'occupation... Avec la Goutte, Tezuka fait montre en quatre minutes d'un potentiel comique d'une extraordinaire modernité. Le Saut fait quant à lui partie des derniers travaux du Maître, et la simplicité de l'idée de base ne l'empêche nullement d'aborder de front ses préoccupations humanistes et métaphysiques. Un petit bijou qui n'est pas sans annoncer les angoisses apocalyptiques de la Légende de la Forêt... De son côté, le Film cassé est un vrai chef-d'œuvre se jouant des codes propres à l'art cinématographique. L'écran est poussiéreux ? Qu'à cela ne tienne, le héros-cowboy prend un chiffon et l'essuie, comme on nettoierait une vitre sale ! La pellicule est abîmée et subit des sautes intempestives lors d'une scène cruciale ? Peu importe, le protagoniste en tire profit en prenant le méchant par surprise, s'extirpant littéralement du cadre formel. Un court-métrage diablement inventif et irrésistiblement drôle.
La pièce maîtresse du programme, enfin, demeure la Légende de la Forêt, composée de deux actes... Malgré une cohérence thématique évidente, avec un dénouement sublime qui ne laisse pas l'histoire en suspens, il s'agit bel et bien d'un film inachevé. Alors gravement atteint d'un cancer de l'estomac (il en décédera en février 89), Tezuka n'a pu boucler que deux des quatre segments initialement prévus, qu'il projetait comme une symphonie en quatre temps, calqués sur la Symphonie n°4 de Tchaïkovsky. Rendant hommage au style d'Emile Cohl (succession de plans fixes, dynamisés par le montage) et à l'Age d'or de Disney ( Silly Symphonies, Fantasia), le film reste un vibrant poème écologiste et une cinglante fable contre la barbarie guerrière. Là réside toute la thématique de l'œuvre du cinéaste, humaniste convaincu qui respectait profondément toute forme de vie. Et l'aspect formel reste irréprochable : en à peine trente minutes, la Légende de la Forêt rend hommage autant qu'il s'inscrit dans la glorieuse Histoire du cinéma d'animation, jalonnée d'exploits techniques et de prouesses scénaristiques.
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Note du disque |
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Note de l'animé |
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S'il est surtout connu pour avoir façonné l'aspect industriel de l'animation nippone contemporaine, et avoir forgé le concept "d'animation limitée" (4 à 5 images par seconde, contre 12 jusque là, de façon standard), Osamu Tezuka fut avant tout un prolifique mangaka, puisque sa carrière de producteur et réalisateur d'animation ne débuta véritablement qu'en 1962. Malgré le passage du temps, ses films n'ont en tous cas rien perdu de leur pertinence (une farouche volonté d'être écologiste dans l'âme) ni de leur maestria, nous rappelant combien il était un véritable innovateur dans le domaine de l'animation. 17 longs métrages, quelques 21 séries d'animation destinées à la télévision, et plus de 150.000 pages dessinées... voici quelques-uns des chiffres astronomiques d'un homme dont l'aspect qualitatif prend, avec le recul, le pas sur l'aspect quantitatif. Les films regroupés sur cette galette parue chez l'indispensable éditeur des Films du Paradoxe témoignent de toute la richesse d'une œuvre qui n'a décidément pas pris une ride.
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Points Forts |
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Points Faibles |
+ Grandiose Légende de la Forêt
+ Sept autres bijoux d'animation
+ Enfin un DVD sérieux
présentant le meilleur versant
du travail d'Osamu Tezuka
+ Le livret de 24 pages |
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- La qualité technique du DVD
est tout juste correcte
- Pas de suppléments |
Matériel utilisé pour le test :
Lecteur DVD Toshiba SD-210EE
Téléviseur Philips
+ Lecteur DVD-Rom Power DVD XP |
© Tezuka Productions Remerciements particuliers et chaleureux à Emilie Da Veiga pour le montage photo
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Packaging |
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Gersende |
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