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Pompoko
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Film
Critique de Algol, le Samedi 08 Février 2003 à 12:29
Staff Technique
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Fiche de l'animé
Origine : Japon
Titre original : Heisei Tanuki Gassen Pompoko
Type : Film
Genre : Comédie
Durée : 119 minutes
Année de prod. : 1994
Produit par : Studio Ghibli
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Fiche du DVD |
Zone : 2 (Japon)
Format cinéma : 1.85
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3 Couleur : NTSC Support : DVD-9 (1 face/2 couches) Boitier : Digipack Disponibilité : Disponible Editeur : Studio Ghibli
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Bonus/Goodies : Animation storyboard
Bandes-annonces du film
One-man show sur le thème du film
Bandes-annonces Ghibli
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Présentation |
Isao Takahata
L'un des deux piliers du Studio Ghibli avec son complice et ami Hayao Miyazaki, Isao Takahata est né le 29 octobre 1935 à Mie. Après avoir terminé ses études de lettres à la prestigieuse Université de Tokyo (la fameuse "Tôdai" de Love Hina!), il rejoint le tout nouveau studio d'animation Toei Doga (Toei Animation) en 1959. C'est là qu'il fera la rencontre de Miyazaki, avec qui il va très vite se lier d'amitié.
En 1971, les deux compères quittent la Toei pour rejoindre le studio A Production, où ils travaillent sur la série Lupin III, puis en 1973 se retrouvent à la Nippon Animation, où Takahata réalisera notamment la célèbre série pour enfants Heidi ( Arupusu no shôjo Haiji). En 1981 sort son premier long-métrage, Goshu le violoncelliste ( Serohiki no Goshu). En 1984, il accepte de prendre la casquette de producteur pour Nausicaä de la Vallée du Vent, premier grand succès de son ami Miyazaki. C'est le début de la grande aventure du Studio Ghibli, qui sera fondé officiellement deux ans plus tard autour de Laputa, toujours dirigé par Miyazaki, et à nouveau produit par Takahata. Un an plus tard, Takahata sort Chie la petite peste et c'est en 1988 qu'il réalise son premier long-métrage pour Ghibli, l'émouvant Tombeau des lucioles, qui reste sans doute son chef-d'oeuvre. Il réalisera trois autres films pour Ghibli: Omohide poroporo (1991), Pompoko (1994) et enfin Nos voisins les Yamada (1999).
Contrairement à Miyazaki, qui est un dessinateur et qui aime donner à ses oeuvres un côté fantastique, Takahata, lui, est avant tout un metteur en scène intéressé par les problèmes du quotidien, et il a une approche quasi-documentaliste dans ses films. De plus, on peut remarquer qu'il aime innover, comme le montre la différence de style de ses quatre films.
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Les tanukis, de charmantes bestioles tenant à la fois du blaireau et du raton-laveur, vivent paisiblement dans leur forêt, jusqu'au jour où les autorités décident de bâtir une cité-dortoir dans la région. Mais pour ce faire, il faut déboiser tous les environs... Les tanukis, effrayés par la disparition de plus en plus rapide de leur habitat, décident de réagir et de mettre tout en oeuvre pour protéger ce qui leur reste de forêt de l'invasion des hommes...
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Image |
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Impeccable, comme c'est l'habitude avec les réalisations Ghibli. L'image est bien définie, les couleurs sont naturelles, et les contours précis. La compression est quant à elle parfaitement maîtrisée.
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Son |
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Très belle stéréo, dynamique et équilibrée, pour un film finalement fort peu spectaculaire au niveau sonore. Le doublage, de son côté, est parfaitement réussi.
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Interactivité |
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Menus
Les menus sont fixes et silencieux. Comme c'est l'habitude sur les DVD japonais, le film démarre directement et le menu n'apparaît qu'à la fin.
Chapitrage
Ce menu est composé de quatre pages. Le film est découpé en 24 parties, identifiées chacune par une petite vignette.
Sous-titres
Ce menu propose quatre niveaux de sous-titres: japonais, anglais, français, sans sous-titres. Ces paramètres peuvent être changés en cours de lecture avec la télécommande.
Bonus
Les bonus sont tous regroupés sur le deuxième DVD:
une animation storyboard de tout le film, sur la bande sonore. La fonction "multiangle" permet de voyager entre le storyboard et le film
les diverses bandes-annonces cinéma et télévision
one-man show sur le thème de Pompoko
présentation de la collection "ga ippai" de Ghibli
bandes-annonces Ghibli
Packaging
Le packaging est identique au reste de la collection: une jaquette présentant une jolie illustration, un boîtier Amaray blanc contenant les deux DVD sérigraphiés, et un petit feuillet expliquant le contenu des divers menus.
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Bilan artistique |
Dès les premières images, on voit que l'on est dans un film Ghibli: ce réalisme et ce souci du détail dans les décors n'appartiennent qu'à eux. Cela est confirmé par une animation fluide et sans épate, qui utilise avec discrétion les images de synthèse lorsque cela est nécessaire. Niveau dessin, cela reste du Ghibli également, c'est manifeste lorsque l'on voit le chara-design des humains. On peut aussi remarquer les différences de style entre les tanukis "réalistes" (qui est finalement la façon dont les hommes les perçoivent) et les tanukis "dessin animé". Côté musique, on n'est pas pas vraiment au niveau des superbes productions de Joe Hisaishi, par exemple, mais il y a quelque jolis thèmes au piano qui soulignent bien le côté doux-amer de l'animé. Car Pompoko, sous ses dehors de comédie, est une histoire finalement assez pessimiste, sans doute plus destinée à nous faire réfléchir qu'à vraiment nous divertir, mais elle est présentée tout en finesse, et avec beaucoup de talent, comme en atteste la parade de l'Opération Ectoplasme, veritable festival d'imagination et de poésie visuelles, et sans doute le point d'orgue du film.
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Note du disque |
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Note de l'animé |
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Pompoko peut être vu comme une sorte de fable écologique. Dans ce film, Takahata explore, avec ce sens du réalisme qui lui est propre, les effets de l'urbanisation sur notre environnement. Et le constat est quelque peu amer: dès le début, les tanukis sont destinés à perdre la bataille. Quoi qu'ils fassent, ils ne peuvent repousser le progrès. Les anciennes croyances tendent à disparaître et l'homme perd de plus en plus ses liens avec la nature. Mais malgré cette fin pessimiste, le film ne perd jamais ce soupçon d'humour et de poésie qui finalement enlève au film tout ton sentencieux et l'empêche de verser dans la platitude. Takahata nous donne ici matière à réfléchir, et j'ai personnellement retiré du film les conclusions suivantes: le progrès est inéluctable, lutter contre lui ne sert à rien, mais dans le même temps, il ne faut pas perdre ses liens avec la nature et il faut tenter de toute ses forces de préserver un tant soit peu d'harmonie avec elle si l'on ne veut pas perdre une part de notre humanité...
Mon avis: Pompoko est un film au rythme lent qui peut ne pas plaire à tout le monde. Comme je l'ai dit plus haut, c'est une fable qui délivre un message, et il faut voir le film comme cela, et non comme une comédie, pour pouvoir l'apprécier. Mais ne vous y trompez pas, le film n'est nullement aride, grâce au génie de Takahata, qui parvient à lui insuffler des petites touches d'humour qui aident grandement à faire passer le message. Ce n'est sans doute pas le plus grand Ghibli, ni même le plus grand Takahata, mais c'est un film qui vaut la peine et qui doit être vu par ceux qui aiment les films à message.
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Points Forts |
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Points Faibles |
+ Joli message
+ Humour
+ Poésie
+ Qualité technique |
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- Rythme lent
- Pas de péripéties
ou rebondissements |
Matériel utilisé pour le test :
Lecteur DVD Atex DVD-2700
Téléviseur 29" Hitachi
Ampli Pioneer VSX-D511
Enceintes ALR Jordan Entry 2M SE
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Note du disque |
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Note de l'animé |
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Mazinga (21 Décembre 2003 à 14:49) : A la différence de l'oeuvre divertissante de son compère Miyazaki, les films de Takahata abordent des sujets souvent profonds, ancrés dans la réalité, qu'elle soit quotidienne ou historique. Ils sont l'illustration d'une réflexion menée par un auteur qui s'interroge avec toujours beaucoup de finesse et de recul sur ses contemporains et plus globalement sur le sens de la vie.
Pompoko ne déroge pas à cette règle puisqu'il soulève l'un des défis majeurs auxquels nos sociétés modernes aient à faire face : le respect de la nature. Plutôt que d'aborder un sujet aussi grave sur un ton larmoyant ou pessimiste, Takahata a délibérément opté pour l'humour par le biais d'étranges créatures.
Les tanukis
Pour créer les héros de son histoire, Takahata a choisi de s'inspirer d'une vieille légende voulant que les renards soient métamorphes. Il offre le même don aux tanukis, ces petits canidés vivant exclusivement au Japon. Armés de cette faculté, les tanukis vont tenter de résister aux humains. Mais la maîtriser requiert beaucoup de concentration et surtout beaucoup d'énergie. Appelés à la rescousse, les trois sages de Shikoku vont les aider à contrôler l'art de la métamorphose.
L'Opération Ectoplasmes
Fin de l'année 33 de Gros Bedon. Après une longue préparation, nos tanukis sont fin prêts pour l'Opération Ectoplasmes, qui est le point culminant du film. La survie de l'espèce y est en jeu et si les tanukis parviennent à effrayer suffisamment les humains, leur forêt sera sauvée pour un bon bout de temps.
La grande parade est un moment magique et tout simplement inoubliable tant est intense l'émotion procurée par la beauté des images. C'est un véritable festival de couleurs et tout un pan des figures mythologiques du Japon défile en l'espace de ces 8 minutes de pure magie cinématographique. Sur une douce musique emplie de saveurs exotiques et mystiques nos tanukis transformés entament leur lente procession. A leur passage les cerisiers fleurissent et la féerie gagne peu à peu le coeur de la ville. Sous les yeux des badauds médusés, défilent des êtres de toutes sortes et de toutes tailles. Ici un dragon, là un squelette gigantesque, des fruits, un tétraodon puis une délégation de démons et autres divinités en costume d'apparat...
Parmi tout cela, les plus attentifs découvriront de petits clins d'oeil aux productions Ghibli qui font dorénavant partie intégrante de la culture japonaise sous les traits de Kiki, Porco Rosso, Taeko de Omohide poroporo et Totoro.
Au-delà du message écologique très clair, Takahata à travers ce film rend un hommage sincère à la culture de son pays et élève au plus haut rang le devoir de rêver, d'imaginer un monde meilleur ou le beau serait présent à chaque instant.
Bouleversant.
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Matériel utilisé pour le test :
Tv Thomson 16/9 100hz |
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Packaging |
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