2032. Cyborgs et androïdes sont désormais le commun de l'homme, et rares sont ceux qui n'ont pas d'implants cybernétiques. Plusieurs androïdes à l'image de jeunes femmes, utilisées comme des poupées sexuelles, ont récemment tué leurs propriétaires, puis se sont suicidées, se rendant comptent qu'elles avaient un esprit, mais qu'elles ne pouvaient devenir humaines. Batô, de la 9ème section, accompagné de Togusa, est chargé de l'affaire en investiguant notamment sur l'entreprise responsable de ces androïdes, Locus Solus, tout en pensant à son ancienne partenaire disparue, le major Kusanagi.

Somptueux. Huit ans après le premier Ghost in the Shell, Mamoru Oshii nous offre là un deuxième opus tout simplement époustouflant. Au niveau de l'histoire, celle-ci n’est pas si compliquée que ça, si l’on s’en tient à l’enquête proprement dite. Le fait qu’elle soit par contre un peu diluée sous un grand nombre de citations et autres réflexions philosophiques pourra déplaire à certains, qui y trouveront une certain absence de dialogues plus "normaux". Pour ma part, cela ne m'a pas du tout dérangé. Au niveau de l'animation, des dessins, de la mise en scène, on sent l'énorme évolution depuis le premier film : c'est tout bonnement magnifique ! Une qualité artistique et esthétique sans faille, servie une nouvelle fois par les superbes musiques de Kenji Kawai qui sont dans l'exacte continuité du premier film. La scène de "naissance" d'un cyborg ou celle du carnaval sont de véritables bijoux ! Plusieurs clins d'œil ou autres références au premier Ghost in the Shell sont plus ou moins visibles, ainsi que d'autres inspirations externes. On retrouve notamment certaines ressemblances avec Avalon, comme cette couleur ambrée très présente. Le film en lui même possède une ambiance plus sombre que le premier opus. Batô se retrouve seul (malgré la présence de Togusa qui se demande finalement s’il est bien à sa place), à la recherche de celle qu’il a perdue et si on avait de beaux ciels bleus dans le premier film, là, seule une rapide scène de quelques secondes est en jour clair, le reste se passant de nuit, ou dans une ambiance nuageuse (grise ou ambrée), ou en intérieur. Une ambiance qui colle tout à fait avec l’état d’esprit de Batô, mais qui là aussi pourra en rebuter certains.

Au niveau du DVD, cette édition japonaise est excellente, hormis le fait qu’il n’y a aucun sous-titre bien entendu. La qualité audio/vidéo est parfaite, et les bonus sont en nombre suffisants pour contenter les fans de Mamoru Oshii.

Vous l'aurez compris, pour moi, Innocence est une merveille de réalisation, à la beauté visuelle époustouflante, et dont l’histoire m’apparaît aussi très bonne, s’intégrant très bien dans l’univers créé par Masamune Shirow. Chef-d'œuvre ! Un film qu’il faut voir plusieurs fois (comme le premier) pour en apprécier vraiment toutes les subtilités et les détails. Espérons que l’on aura droit à une aussi belle édition en France...