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Roujin Z
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Film
Critique de Mazinga, le Samedi 03 Mai 2003 à 10:56
Staff TechniqueOeuvre orig. : Katsuhiro Otomo & Tai Okada Producteur : Yasuku Kazama, Yoshiaki Motoya, Yasuhito Nomura Directeur : Hiroyuki Kitakubo Scénario : Katsuhiro Otomo Chara. design : Hisashi Eguchi Mecha design : Katsuhiro Otomo Décors : Satoshi Kon Dir. artistique : Hiroshi Sasaki, Satoshi Kon Dir. animation : Fumio Iida Musique : Fumi Itakura Acteurs : Chisa Yokoyama :Haruko Rica Matsumoto : Tomoe Satô Shinji Ogawa : Terada Tamio Ôki :Prof. Tachibana Chie Satou :Nabuko Ôe Kôji Tsujitani :Mitsuru Maeda
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Fiche de l'animéPublic : 12+
Origine : Japon
Titre original : Rôjin Z
Type : Film
Genre : Science-Fiction
Durée : 80 mn
Année de prod. : 1991
Produit par : Tokyo Theaters / The Television / Movic / Tv Asahi
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Fiche du DVD |
Zone : 2 (Europe)
Format cinéma : 1.77
Format vidéo : 4/3 Support : DVD-5 (1 face/1 couche) Boitier : Digipack Disponibilité : Disponible Editeur : Pathé / Manga Video
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Bonus/Goodies : Filmographie, bande-annonce et fiches de personnages.
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Présentation |
Roujin Z est adapté du manga éponyme publié en 1990 dans le Shukan Young Magazine, une publication Kodansha au Japon. Il a été traduit et édité en France en 1996 sous le titre Zed. Fruit de la collaboration entre Tai Okada (dessins) et Katsuhiro Otomo (histoire), le manga se présente comme une critique acerbe de la socièté japonaise et souligne le délicat problème du vieillissement de la population et du traitement qui lui est réservé.
Un staff époustoufflant :
Aux commandes de cette adaptation, on trouve Hiroyuki Kitakubo, un des réalisateurs de Robo Carnival. A ses côtés, nous retrouvons un staff exceptionnel à commencer par Katsuhiro Otomo ( Akira, Memories, Metropolis) qui en plus d'être scénariste est également crédité pour le Mecha-design. Cette personnalité incontournable de l'animation nippone a su s'affranchir de ses modèles pour apporter une touche imminament personnelle et torturée à la S-F. Son passé de militantiste convaincu a certainement joué un rôle prépondérant dans l'élaboration de cette oeuvre engagée.
Signalons également la présence de Hiroshi Sasaki déjà directeur artistique sur Nadia. Ce poste, il le partage avec un nouveau venu dans l'animation. Satoshi Kon ( Perfect Blue), après avoir été assistant sur le manga fleuve Akira, retrouve Otomo sur ce film et participe donc pour la première fois à un animé. Comme nous l'apprend l'interview proposé en supplément du DVD Perfect Blue (récement édité chez HK Video), son rôle dans la production de Roujin Z ne devait porter que sur la conception des décors :" Mon travail consistait à créer les décors, les lieux d'habitations des personnages qui apparaissent dans le film". Rapidement prit de court, le réalisateur lui demande de s'impliquer encore plus dans le projet :" On m'a confié l'élaboration des layouts(...). Ce travail consiste à décider de la composition du contenu d'un plan, du mouvement des personnages". Au final ce sera près de 100 plans qui porteront sa marque !
Conversation entre le réalisateur et Otomo :
Enfin, je laisse au réalisateur Hiroyuki Kitakubo et au scénariste Katsuhiro Otomo le soin de présenter leur film à travers cet extrait d'une conversation qu'ils ont eut lors de la production du film (issu du supplément de Tsunami n°14 - 1995) :
Kitakubo : Finalement, le meilleur vecteur est bien le dessin animé de robot.
Otomo : Mais si on n'utilise que des jeunes, beaux et fringants héros au coeur de l'action, ce n'est pas très amusant. L'heure est venue, où c'est au tour des vieillards d'apprendre à se débattre avec leur robot, dans le feu de l'action.
Kitakubo : Parmi tous les récents projets de dessin animé de science-fiction qui éxistent, il n'y en a pas de vraiment intéressant. Ils n'arrivent pas à se dégager de l'inspiration des fabricants de jouets.
Otomo : La base serait un bon film d'action de robot (avec des vieillards aux commandes) et qui ne se cache pas le problème de la vieillesse.
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Le vieillissement de la population japonaise est un problème qui se fait de plus en plus pesant. Pour répondre à cette crise et améliorer la condition de vie des personnes âgées, le Ministère de la Santé Publique commande un projet à la Nishibi Corporation. Le résultat est le Z-001, un lit multi-tâches, extrêmement sophistiqué et administré par un ordinateur de 6e génération. Pour démontrer l'efficacité de cette invention révolutionnaire, le chef de projet a besoin d'un cobaye. Désigné malgré lui, Takazawa sera emmené de force par les pouvoirs publics sous les yeux d'Haruko, son aide-soignante. Aidée par un petit groupe d'infirmières et de veillards de l'hôpital, elle se fera un point d'honneur à rendre à Takazawa sa dignité bafouée...
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Image |
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La qualité de l'image est absolument bluffante et le master particulièrement bien conservé. Les plus attentifs d'entre vous apercevront de rares artefacts, mais vraiment rien de bien méchant. On appréciera également un encodage impeccable et une très belle définition qui rend honneur aux décors bien souvent détaillés. Les tons pastels et leurs multiples nuances sont là aussi admirablement rendus. Ajoutons à cela une image proposée en cinémascope (mais hélas non anamorphosée) et non recadrée en 1.33 comme indiqué sur la jaquette, et vous obtenez un résultat exceptionnel.
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Son |
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Les trois pistes audio qui nous sont offertes (la jaquette n'en signale que deux) sont de qualité tout à fait honorable. Le doublage français est honnête et les voix sont parfaitement distinctes du fond sonore. La piste française en 5.1 n'apporte pas vraiment grand chose par rapport au stéréo d'origine. Mention spéciale aux compositions originales de Fumi Itakura qui symbolisent parfaitement l'esprit décalé du film par l'utilisation de sonorités peu banales.
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Interactivité |
| | Packaging |
Les menus du DVD ne sont pas particulièrement réjouissants. Loin de toute fantaisie, ils s'appliquent simplement à présenter de manière didactique les différentes sections. A souligner également l'agacement que suscite la boucle musicale du menu principal qui dure à peine dix secondes et l'effet de répétition est garanti !
Chapitres : Ouf, bonne nouvelle, plus de musique ! La présentation est là encore très fonctionnelle. Les 10 chapitres présents sont proposés sur 3 pages et illustrés par autant de vignettes animées.
Versions : Cette section nous propose 4 possibilités : suivre le film en version française stéréo ou remixée en 5.1, ainsi qu'en version originale stéréo avec ou sans sous-titres.
Bonus : les suppléments sont malheureusement peu nombreux. Outre une filmographie de Katsuhiro Otomo (et celle du réalisateur, oubliée ?), l'éditeur nous propose la bande-annonce originale du film sous-titrée et les aussi traditionnelles qu'inutiles fiches de personnages, au nombre de 4.
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Problèmes rencontrés |
L'éditeur dans sa précipitation a oublié de signaler au dos de la jaquette la présence d'une troisième piste audio (français DD 2.0) et signale un format 4/3 alors qu'il s'agit d'un cinémascope.
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Bilan artistique |
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Ce film soulève l'un des plus important défis que les pays industrialisés aient a relever : parer à l'inévitable veillissement de la population. Ce point de départ est l'occasion aux auteurs de nous projeter dans un avenir proche et d'extrapoler certains risques. Si le thème abordé n'est pas forcément réjouissant, les auteurs s'écartent très rapidement du traitement obséquieux et dramatique habituellement réservé à ce genre de sujet. Leur approche au contraire est désinvolte et privilégie le second degré.
Roujin Z oppose donc deux points de vue. D'un côté on a l'aspect productif issue d'une socièté plus que jamais mercantile représenté par le Ministère de la Santé et la Nibishi Corporation. De l'autre nous avons un système classique de prévention et d'accompagnement des malades symbolisé par la jeune aide-soignante Haruko. Au centre nous avons ce bon petit vieux Takazawa et l'époustoufflant Z-001, le lit ultra-perfectionné capable de se charger des soins corporels et médicaux mais dénué de toute sensibilité. Ces dissentions vont aboutir à un combat aussi drôle qu'éffrayant.
Techniquement le film s'en sort plutot bien malgré un budget de production limité. Le chara-design reste fidèle au style de Tai Okada, l'auteur du manga original. Le trait n'est malheureusement pas toujours d'une extrème précision et l'animation souffre parfois d'une légère baisse de régime. En dehors de ces petits défauts nous pouvons apprécier une mise en scène impeccable et bien rythmée, des décors réalistes et finement détaillés. Mais c'est Otomo qui se garde la part du lion en s'occupant personnelement du Mecha-design, autrement dit du Z-001 design, ce lit qui va muter tout au long du film et se transformer en une arme de destruction phénoménale.
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© Tokyo Theaters / The Television / Movic / Tv Asahi
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Packaging |
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