Dès le générique de début, il est manifeste que Texhnolyze est une série qui va nous emmener loin des sentiers battus. Les premières images de l'épisode confirment cette impression: on est de nouveau plongé dans l'un de ces univers bizarres, dérangeants, glauques, voire malsains, dont ABe a le secret et que l'on avait déjà rencontrés dans Serial Experiments Lain. Le style du maître se reconnaît tant dans le character design que dans la palette de couleurs, volontairement limitée, qui utilise beaucoup les bleus, les bruns et les ocres, qui privilégie la surexposition et les jeux d'ombre et de lumière. On est cependant loin de l'atmosphère chaleureuse et bienveillante que l'on trouvait dans Ailes Grises, par exemple: tout est fait ici pour créer une ambiance froide et hostile, dénuée d'humanité. Comme d'habitude également, l'univers sonore est extrêmement travaillé, comme on pourra le remarquer dès le tout premier épisode, véritable festival de bruits d'ambiance, où le premier dialogue n'intervient pas avant onze minutes! La mise en image est au diapason, avec un montage efficace et dynamique qui intègre habilement les flashbacks, et une réalisation léchée, hypnotique, parfaitement maîtrisée.
Côté scénario, Konaka nous a une fois de plus concocté l'une de ces histoires compliquées à souhait qui se construisent comme un puzzle et dont on ne découvre la véritable portée qu'une fois la dernière pièce mise en place. Si l'on peut avoir l'impression d'assister à une simple guerre des gangs mise au goût du jour, sorte de Parrain transposé dans un univers cyberpunk désabusé, où les luttes de pouvoir et des munipulations savamment orchestrées poussent les différentes factions qui ont le contrôle de Lux à s'entre-déchirer, il y a suffisamment d'éléments inexpliqués qui nous laissent à penser qu'un autre mystère se cache derrière le Raffia et le mystérieux Texhnolyze. Le personnage de Ran apporte une touche presque mystique à ce monde violent et hyper-réaliste, et Ichise n'a certainement pas dévoilé tous ses secrets non plus.