Cette édition DVD propose un doublage français réalisé par le studio Chinkel. Ce doublage a été réalisé il y a quelques années déjà et présente les caractéristiques des doublages de l'époque. La première chose que l'on remarquera est le petit nombre d'acteurs utilisé. Il en résulte que les multiples petits rôles sont répartis entre deux ou trois acteurs seulement (Bruno Magne et Philippe Roullier sont mis à rude épreuve !) et que l'on entend donc les mêmes voix très (trop?) fréquemment.
En dehors de ce petit inconvénient, il faut reconnaître que les acteurs eux-mêmes sont pour la plupart bien choisis et s'en sortent plutôt bien. Bien sûr, les timbres sont différents des voix japonaises, mais le charisme et la personnalité des personnages, eux, sont bien rendus. Constantin Pappas (photo), le très émouvant Nicholas D. Wolfwood de Trigun, campe un Yusuke sympathique et dynamique, avec ce côté "voyou au grand coeur" qui sied bien au personnage. Le Kuwabara de Yann Pichon (Spike Spiegel dans Cowboy Bebop) est fort bien croqué également, l'acteur n'hésitant pas à prendre des accents un peu rocailleux pour faire ressortir la rudesse du personnage. Frédéric Popovic (Yuki Soma dans Fruits Basket) prête son timbre doux et son élégance au personnage de Kurama, tandis que Martial Leminoux (Crim dans .hack//SIGN) restitue fort bien l'arrogance de Hieï. Du côté des personnages féminins, on appréciera la Keiko de Naiké Fauveau (Hitomi dans Escaflowne), jouée avec beaucoup de naturel et de sincérité. La voix de Genkaï semble proche de l'idéal, tant par l'âge que par le jeu, mais il faudra par contre un peu plus de temps pour s'habituer à la Botan de Coco Noël, dont l'interprétation est très satisfaisante, mais dont le timbre pourra agacer.
Au niveau de l'adaptation à proprement parler, on pourra noter que comme d'habitude le doublage s'écarte par moments de la version originale, synchronisation oblige. Ce qui est plus surprenant par contre, c'est que les sous-titres, généralement plus fidèles au texte original, font ici eux aussi preuve de "créativité" par moments et ressemblent plus à une adaptation qu'à une véritable traduction. Cependant, si les versions françaises trahissent quelque peu la lettre de l'original, elles en conservent néanmoins l'esprit et l'on parvient à suivre et comprendre l'histoire sans le moindre problème. Par ailleurs, on notera que le nom des diverses attaques est traduit en français (pour le premier DVD du moins), tandis que les textes à l'écran, eux, n'ont pas de traduction dans les sous-titres.

Personnage	Acteur
Yusuke Urameshi	Constantin Pappas
Kazuma Kuwabara	Yann Pichon
Botan	Coco Noël
Keiko Yukimura	Naiké Fauveau
Kurama	Frédéric Popovic
Hieï	Martial Leminoux
Enma Jr.	Naiké Fauveau
Genkaï	Cathy Cerda
Le narrateur	Philippe Roullier

La série a plus de dix ans et visuellement, elle porte son âge. On a affaire ici à une oeuvre réalisée en animation traditionnelle, où l'ordinateur n'est pas (ou très peu) utilisé. Cela se remarque notamment à la palette de couleurs, qui reste assez basique et peu étendue. En dehors de cela, les qualités visuelles de l'anime reposent avant tout sur son character design, assez réussi et très sympathique, et sur une animation qui s'en sort de façon très honorable, surtout lors des nombreuses scènes de combat, qui sont généralement très dynamiques. Les décors, par contre, ne sont pas très détaillés et l'on ne semble pas y avoir mis énormément de moyens. La réalisation est correcte sans être particulièrement innovante ou inventive.
Les personnages, par contre, sont extrêmement charismatiques et ce sont eux qui ont valu à la série son succès (je rappelle au passage que Yu Yu Hakusho a été élue meilleure série de l'année lors de l'Anime Grand Prix en 1994 et 1995): un jeune voyou courageux et généreux au sourire irrésistible, une brute au coeur de guimauve, un démon-renard qui cache une formidable puissance sous une apparence élégante et raffinée, une ravissante guide spirituelle, un gardien des Enfers aux allures de poupon, et bien d'autres encore...
L'histoire est elle fortement ancrée dans la tradition shônen, avec de nombreux combats et ces tournois que Togashi semble apprécier (on retrouve des éléments similaires dans Hunter x Hunter), mais aussi un savant dosage de bons sentiments, d'humour et de romance pour alléger un peu l'atmosphère. Au final, on se retrouve avec une série assez dynamique, pas profondément originale, mais qui parvient malgré tout à captiver l'attention si l'on est un tant soit peu amateur du genre. On saluera l'imagination de l'auteur, qui va puiser à toutes les sources pour trouver des adversaires tout le temps plus redoutables et originaux à opposer à Yusuke et ses amis.