Queen Emeraldas est une oeuvre très plaisante visuellement. Le character design est très soigné, et l'animation d'un excellent niveau. Le seul reproche que l'on peut faire concerne l'utilisation assez maladroite d'effets 3D dans certains passages, tels que l'introduction de chacun des épisodes avec des images du Queen Emeraldas qui semblent tout droit sortir d'un jeu vidéo. Heureusement, ces passages sont peu nombreux et ne gâchent pas le plaisir visuel.
Les musiques de Michiru Oshima, à défaut d'être inoubliables, remplissent bien leur rôle. De leur côté, les deux génériques, Queen Emeraldas et Silent Song, interpétés par Tamami Matsumoto, sont superbes.
Pour ce qui est de l'histoire elle-même, on reste bien dans la thématique habituelle de Matsumoto. Emeraldas est l'une de ces figures tragiques que le maître affectionne. Meurtrie par la perte de son amant Toshiro, elle erre sans fin dans l'espace, seule dans son vaisseau, afin d'apporter paix et liberté à un monde opprimé par les Alfress, qui ne sont pas sans rappeler les Sylvidres d'Albator.
On pourrait dire qu'Emeraldas est un personnage à mi-chemin entre sa soeur Maetel et Harlock: d'un côté nous avons une femme que l'on devine exceptionnelle et qui va prendre un enfant (Hiroshi) sous son aile et lui servir de mentor (à l'image de ce que Maetel fait pour Tetsuro dans Galaxy Express 999), et de l'autre nous avons un personnage blessé, épris de liberté, mais solitaire et pessimiste, qui a fini par perdre ses illusions. Un bien beau personnage donc, et qui tient une place un peu à part dans l'univers de Matsumoto.