Pour cette série, l'éditeur a eu l'excellente idée de nous proposer d'emblée un doublage français réalisé par le studio WanTake, sous la direction artistique de Thomas Guitard (photo de gauche - Keiichi dans Ah! My Goddess - Le film, Jordan dans Oban Star-Racers, Jinnai dans El Hazard 2), qui s'octroie de plus le rôle majeur de Keiichi. Son timbre jeune et chaleureux donne une aura de sympathie certaine au personnage et dans le même temps, il parvient à nous faire ressentir la paranoïa dans laquelle Keiichi sombre peu à peu. Face lui, quatre voix féminines bien différenciées et très bien adaptées à leur personnage. Jessica Barrier (photo de droite - Hattie dans Argento Soma, Alvis Hamilton dans Last Exile, Akari dans Hikaru no Go) campe une Rena douce et un peu nunuche, Geneviève Doang (Nanami dans El Hazard 2, Winia Chester dans Scrapped Princess) est très énergique dans le double rôle des jumelles Sonozaki, et les deux comédiennes gèrent parfaitement les changementsde caractère de leur personnage. A leur côtés on retrouve une Fanny Bloc craquante dans le rôle de Satoko, et une Gabrielle Jeru (Molly dans Oban Star-Racers) chipie à souhait dans celui de Rika. Les seconds rôles sont très corrects et on se retrouve donc avec une équipe solide et surtout très engagée qui restitue parfaitement l'ambiance très particulière de l'oeuvre. C'est avec grand plaisir que l'on constate les progrès que ces jeunes comédiens ont accompli en quelques années!
Au niveau de l'adaptation, on appréciera un texte fidèle à l'original, tant pour le doublage que pour les sous-titres (ceux-ci ont même conservé les -chan, -kun, -san et -sama), ainsi que la fluidité des dialogues. Voilà qui fera taire les craintes exprimées par certains avant la publication des premiers DVD de l'éditeur!

Personnage	Acteur
Keiichi Maebara	Thomas Guitard
Rena Ryûgû	Jessica Barrier
Satoko Hôjô	Fanny Bloc
Mion/Shion Sonozaki	Geneviève Doang
Rika Furude	Gabrielle Jeru
Commissaire Oishi	Gérard Surugue
Miyo Takano	Christèle Billaud
Jiro Tomitake	Bruno Meyère
Kyousuke Irie	Matthieu Morel

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Higurashi no naku koro ni n'est pas une oeuvre comme les autres, ni surtout un anime à mettre entre toutes les mains!
Techniquement, c'est assez quelconque: les personnages sont bien dessinés lorsqu'on les voit de près mais le niveau se dégrade sur les scènes d'ensemble, les décors sont jolis mais pas toujours très fouillés et l'animation est correcte. L'histoire, en revanche, est un petit bijou d'inventivité et de construction scénaristique. Le récit est découpé en plusieurs chapitres qui racontent essentiellement la même histoire, mais chaque fois d'un point de vue différent. Au fil des chapitres, les révélations apportées par chaque récit permettent de reconstituer un puzzle complexe.
En plus de cette construction ingénieuse, on ne peut qu'admirer la façon dont chaque chapitre est mis en scène: on a tout d'abord l'impression de regarder un série kawaii des plus ordinaires, riche en humour, avant que les choses ne commencent à se décaler petit à petit, pour finir par plonger dans le glauque et l'horreur absolue. Et pour cela, il faut louer autant le réalisateur que le scénariste: les angles de caméra étranges, les images déformées qui reflètent la distorsion de la réalité dans l'esprit de Keiichi, un montage dynamique et efficace... Tout contribue à créer une atmosphère de plus en plus oppressante, renforcée encore par une piste sonore très étudiée, qui mêle les musiques de Kenji Kawai au chant quasi omniprésent des cigales...