Datant de 2003, Dead Leaves est une production originale du studio Production i.G (auquel on doit notamment Ghost in the Shell, Blood: The Last Vampire, Otogi Zoshi ou encore IGPX - Immortal Grand Prix), co-financée par Manga Entertainment. C'est Imaitoonz, célèbre designer tokyoïte travaillant pour les plus grandes firmes japonaises qui a été chargé du concept original, et avec son complice Hiroyuki Imaishi (Anime Tenchou, Abenobashi, Gurenn-Lagann), qui tient également le poste de réalisateur, il a créé tous les personnages de l'oeuvre. Le scénario est assuré par Takeichi Honda, tandis que la musique est confiée à Yoshihiro Ike (Ergo Proxy, Karas, Kai Doh Maru, Sonic X.

Retro, un homme à tête en forme de télévision, et Pandy, une femme au regard étrange, se réveillent côte à côte, nus, sans le moindre souvenir de leur passé. Arrêtés par la police, ils sont embarqués sur “Dead Leaves”, une cité-prison nichée sur les restes de la Lune. Il ne leur reste plus qu’une seule solution pour survivre à cet enfer carcéral : s’évader...

Dead Leaves est l'une de ces oeuvres qui ne laissent pas indifférent. Que l'on aime ou que l'on n'aime pas, on ne peut que saluer l'inventivité visuelle permanente de cet univers qui semble être issu de l'union forcée entre le comic américain, la BD européenne et l'underground japonais. C'est coloré (à la limite de l'agressif), ça virevolte dans tous les sens et c'est rempli d'onomatopées qui n'auraient pas déparé la vieille série live de Batman. De plus, les auteurs ont ouvertement opté pour le politiquement non correct et ont décidé de se laisser aller sans la moindre barrière.
L'oeuvre est ainsi menée sur un rythme effréné, sans laisser le moindre répit au spectateur, qui est ainsi mené au bord de l'indigestion visuelle. Et il vaut peut-être mieux, car celui qui tenterait de prendre du recul pour respirer un peu s'apercevarit immanquablement de la minceur du scénario, de l'anémie de l'intrigue. Mais qu'à cela ne tienne. Dead Leaves est une oeuvre que l'on regarde au premier degré, sans arrière-pensée. Il est impossible d'en profiter pleinement sans s'immerger dedans, sans accepter les partis pris de réalisateur.

Côté édition, on saluera le joli packaging, la qualité de l'image et la présence d'une VF d'excellente facture. Par contre, on regrettera la disparition, par rapport à l'édition américaine, du commentaire audio du rélisateur qui, malgré une qualité sonore contestable, était de loin le bonus le plus intéressant de l'ensemble.

Mon avis: comme je l'ait dit plus haut, Dead Leaves est une oeuvre qui ne pourra pas plaire à tout le monde. Mais ceux qui oseront se lancer dans l'aventure découvriront une court métrage pas toujours du meilleur goût, certes, mais d'une imagination sans limites, servi par une réalisation virtuose en diable et une énergie inépuisable. Vous êtres prévenus...