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Gandahar

Les années lumière
Film

Critique de Algol, le Dimanche 21 Janvier 2007 à 01:32

Staff Technique
Oeuvre orig. : Jean-Pierre Andrevon
Producteur : Léon Zuratas
Réalisation : René Laloux
Scénario : René Laloux
Chara. design : Philippe Caza
Dir. photographie : Jean Janssens, Pierre Biecher
Musique : Gabriel Yared
Animation : Studio S.E.K.
Acteurs :
  • Sylvain: Pierre-Marie Escourrou
  • Airelle: Catherine Chevallier
  • Le Métamorphe: Georges Wilson
  • Ambisextra: Anny Duperey
  • Blaminhor: Jean-Pierre Ducos
  • Porte-parole: Christine Paris
  • Fiche de l'animé
    Public : 14+
    Origine : France, Corée du Nord
    Titre original : (idem vf)
    Type : Film
    Genre : Science-Fiction
    Durée : 83 minutes
    Année de prod. : 1987
    Produit par :
  • COL.IMA.SON
  • Films A2
  • Revcom Télévision

  • Fiche du DVD
    Zone : 2 (Europe) 2 (Europe)
    Format cinéma : 1.33 Plein écran
    Format vidéo : 4/3
    Couleur : PAL
    Support : DVD-9 (1 face/2 couches)
    Disponibilité : Disponible (17/11/2006)
    Editeur : Arte Vidéo
    Format sonore
    Français
    Dolby Digital Stéréo
    Français Stéréo

    Sous-titre(s) : Aucun
    Bonus/Goodies :
  • Interviews
  • Deux courts métrages
  • Galerie de photos et de dessins
  •  Présentation
    Réalisé en 1987, Gandahar est le troisième long métrage de René Laloux (photo) et comme les deux premiers, il traite d'un sujet de science-fiction. La source est cette fois un roman de Jean-Pierre Andrevon, Les Hommes-Machines contre Gandahar, paru en 1969. C'est en 1977 que Laloux se lance dans cette nouvelle oeuvre pour inaugurer le studio d'animation qu'il vient de fonder à Angers à l'aide de ses amis Michel Gillet et André-Marc Delocque-Fourcaud. Pour les dessins, il a cette fois choisi Philippe Caza, illustrateur et auteur de science-fiction dont le style l'a fortement impressionné. L'oeuvre voit d'abord le jour sous la forme d'un pilote de sept minutes. Mais faute de convaincre les producteurs et de trouver une source de financement, Laloux abandonne le projet. Ce n'est que dix ans plus tard que le projet Gandahar est remis sur la table, sous l'impulsion du producteur Léon Zuratas, grand ami de Laloux. Il lui propose de travailler avec le studio S.E.K., établi à Pyongyang. L'équipe part donc en Corée du Nord et, malgré le manque de moyens et des conditions de travail pas vraiment idéales, parvient à monter un film d'une heure vingt, qui sortira en France le 23 mars 1988.

    4 : Très bon !
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    Au pays de Gandahar, la vie est paisible, on n'y connaît ni les ravages de la civilisation industrielle, ni les dures conditions de la vie primitive. La nature, modifiée au cours de milliers d'années, a accouché d'un monde d'harmonie. Mais voilà que les oiseaux miroirs, les yeux de la reine Ambisextra, font état de villages entiers aux habitants changés en pierre. Sylvain Lanvère, le meilleur chevalier-servant, est chargé de résoudre ce mystère...



     Image
    3.5 : Bon
    Malgré quelques petits artefacts, le master est d'assez bon tenue. L'image est nette et bien définie, le contraste correctement ajusté et les couleurs bien rendues. On notera bien sûr un peu de grain propre aux productions de l'époque mais on ne remarquera ni scintillement ni effet arc-en-ciel. La numérisation quant à elle ne pose aucun problème.
     Son
    3.5 : Bon
    La seule piste présente est une stéréo qui dispose d'une bonne dynamique et d'une spatialisation satisfaisante.On ne notera aucune saturation, mais les voix paraissent parfois légèrement étouffées.
     Interactivité 3.5 : Bon Packaging 3.5 : Bon
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    Menus
    Les menus, accompagnés d'un fond musical, sont sobres et dans l'esprit de l'oeuvre. Le menu principal, qui présente des extraits du film en fond, permet de lancer la lecture et d'accéder au chapitrage, aux compléments et à une présentation du catalogue Arte Vidéo. Le passage d'un menu à l'autre s'effectue immédiatement.

    Chapitrage
    Ce menu permet d'accéder au quatorze chapitres qui découpent le film, identifiés chacun par une vignette animée.

    Bonus
    Comme pour La planète sauvage, Arte nous propose des bonus pour la plupart très intéressants:

    Il était-sera une fois... l'aventure de Gandahar (35mn)
    Jean-Pierre Andrevon, Philippe Caza, Philippe Leclerc et Léon Zuratas reviennent sur le processus de création du film, leur collaboration avec René Laloux, les difficultés rencontrées etc. Chacun des intervenants fait preuve de beaucoup de sincérité et pose un regard lucide sur l'oeuvre et sur l'artiste Laloux. Edifiant et instructif.

    Interview inédite de Gabriel Yared (10mn)
    Contrairement au premier reportage, celui-ci n'est guère plus qu'une sanctification de René Laloux et une séance d'auto-congratulation de la part du compositeur.

    Court métrage La prisonnière (7mn)
    Datant de 1985, ce court-métrage inspiré d'une bande dessinée de Philippe Caza est une petite déception. Bénéficiant de jolis décors, l'oeuvre souffre d'une animation inaboutie et de quelques erreurs grossières qui démontrent le manque de supervision de Laloux, ce que le réalisateur reconnait d'ailleurs lui-même.

    Court métrage Comment Wang-Fô fut sauvé (15mn)
    Basé sur une nouvelle de Marguerite Yourcenar, ce court métrage datant de 1987 bénéficie à nouveaux de superbes dessins épurés de Philippe Caza. Et cette fois, René Laloux, qui dispose de moyens plus considérables que d'habitude, réalise une oeuvre poétique et très maîtrisée techniquement, qu'il considère d'ailleurs comme sa meilleure production.

    Galerie de photos et de dessins de Les Hommes-Machines contre Gandahar
    Faute d'avoir été en mesure de nous proposer le pilote de Gandahar, Arte nous permet en revanche de découvrir cette oeuvre par le biais d'une trentaine d'illustrations et de croquis.

    Packaging
    Le disque sérigraphié représentant un Transformé est logé dans un boîtier Amaray, lui même glissé dans un très joli fourreau. Le boîtier contient également un livret en couleurs sur René Laloux et son oeuvre, rédigé par Fabrice Blin, biographe officiel du maître.
    A noter que le film existe également dans une édition digipack double DVD qui contient également le DVD de La Planète sauvage, chroniqué ici par mon collègue Gersende.

    Teasers Eyecatches Crédits Ecrans-titres Sous-titrage génériques
    N/A N/A Français Français N/A


     Bilan artistique   
    Troisième et dernier long métrage réalisé par René Laloux, Gandahar est certainement l'oeuvre la plus aboutie du réalisateur français. D'un point de vue scénario tout d'abord: l'histoire de base d'Andrevon est de la bonne vieille science-fiction des années 60-70, exploitant de fort belle façon des thèmes phares du genre. Ainsi, Gandahar met en scène une société brillante qui atteint à l'harmonie grâce à sa manipulation de la nature mais que ses connaissances scientifiques ont rendue arrogante et qui finira par causer sa propre perte, tout en essayant de dissimuler ses échecs (les Transformés, véritables parias de la société, mais qui contribueront néanmoins à sauver la civilisation qui les a ignorés pendant des années). Le deuxième thème abordé est celui du paradoxe temporel: "Dans mille ans Gandahar a été détruite et ses habitants massacrés; il y a mille ans Gandahar sera sauvée et l'inévitable évité", une phrase qui résume l'essence de l'histoire et qui a donné l'idée à Raphaël Cluzel, l'auteur des dialogues, de créer pour les Transformés un langage propre, le passé-futur, qui symbolise la haine que ces créatures (au sens propre) éprouvent pour le passé. Et enfin, le troisième grand thème abordé est celui de l'intelligence artificielle, de la création qui dépasse son créateur et qui finit par acquérir une conscience propre, refusant dès lors d'être détruite. Tout cela ne pouvait qu'attirer l'attention de Laloux, lui qui a a abordé ces mêmes réflexions sociales et philosophiques dans toute son oeuvre, et qui ajoute ici une dimension politique (les Hommes-Machines feront immanquablement penser à la déferlante des troupes fascistes sur l'Europe un peu moins de cinquante ans auparavant), ancrant ainsi sa nouvelle production dans un corpus remarquablement cohérent.

    Côté technique, Gandahar se démarque aussi des deux longs métrages précédents par une animation plus travaillée (quoiqu'un peu molle), en dépit des moyens qui restent encore bien précaires. Pourtant, malgré l'inventivité visuelle constante de Philippe Caza, qui a supervisé de très près le travail graphique, il faut bien avour que ce manque de moyens se fait cruellement sentir lorsque l'on compare l'oeuvre de Laloux à celle d'un Miyazaki, qui a l'époque a déjà produit Nausicaä et Le Château dans le ciel et est sur le point de terminer Totoro. De plus, la mise en scène de René Laloux accuse quelques faiblesses: trop souvent contemplative, elle a tendance à enchaîner des plans d'égale longueur, ce qui confère au film un manque de rythme certain. A mon sens, le film souffre également d'un doublage fade dans lequel les acteurs ne semblent pas vraiment s'impliquer et d'une musique qui est plus souvent irritante qu'envoûtante. Quoi qu'en dise son auteur (dont j'apprécie par ailleurs les superbes musiques de film), je préfère mille fois la richesse d'un orchestre symphonique à ces sonorités "à la Bontempi" qui m'ont irrité les oreilles plus d'une fois.

    Au finale, on se retrouve avec une oeuvre qui possède d'immenses et indéniables qualités, tant visuelles que scénaristiques et qui parvient toujours à fasciner en dépit de ses défauts.

     Note du disque 4 : Très bon !  Note de l'animé 4 : Très bon !
    Après les rééditions de La Planète sauvage (déjà chez Arte) et des Maîtres du Temps (chez Opening, critique ici), c'est avec impatience que l'on attendait la parution du dernier long métrage de René Laloux. Si l'attente fut longue, on peut dire qu'elle est aujourd'hui bien récompensée. Arte nous propose en effet une bien belle édition, pour une oeuvre qui le méritait amplement. Non seulement le film lui-même est présenté dans d'excellentes conditions mais en plus on a droit à des compléments de choix (en dehors de l'inutile - mais heureusement brève - interview de Yared) qui nous permettent de découvrir l'envers du décor.

    Mon avis: malgré le passage du temps et en dépit (ou peut-être à cause) de ses défauts, Gandahar reste une oeuvre très attachante et un incontournable de l'animation française, un film que tous les amateurs de science-fiction ou tout simplement d'animation se doivent de voir au moins une fois dans leur vie, d'autant qu'elle nous est servie ici dans une édition qui lui rend parfaitement hommage.



    Note Globale
    4 : Très bon ! On en redemande !
    Matériel utilisé pour le test :
  • Lecteur DVD JVC XV-N410B
  • Téléviseur 30" Sony Wega KV-30HS420
  • Ampli Pioneer VSX-D511
  • Enceintes ALR Jordan Entry 2M SE
    +
  • Lecteur DVD QSI SBW242U
  • PowerDVD 5.0

  • © 1987 Col.Ima.Son, Fims A2, Revcom Télévision
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