Dybex nous propose une VF réalisée comme à l'accoutumée par Chinkel sous la direction artistique de Gilbert Lévy, qui était également aux commandes du doublage de Paranoia Agent et que l'on a pu entendre dans les rôles de Falcon (films de City Hunter), Osugi (Dai-Guard), Le vieil homme (Paranoia Agent), Kosaka (Witch Hunter Robin) ou encore l'inspecteur Bullock (Batman). Il interprète également ici les rôles de Jester et de Widge. En tête de distribution, Taric Mehani (photo de gauche - Tieh dans Weathering Continent, Tenma dans Monster, Hige dans Wolf's Rain, Kim Aba dans Area 88, Heymans Breda dans Fullmetal Alchemist, Yoh Asakura dans Shaman King), livre à nouveau une prestation impeccable dans le rôle de Brandon. Sa voix volontairement peu expressive peut cependant faire ressortir la tension ou la douceur lorsque cela s'impose. Face à lui, on retrouve Benjamin Pascal (photo de droite - Yakumo dans 3x3 Eyes, Ryu Soma dans Argento Soma, Suguru Misato dans Mahoromatic, Seiji Sawamura dans Midori Days, Masaru Aoki dans Ippo le Challenger), Harry engagé, tour à tour enjôleur et implacable. Ils sont entourés par une très solide équipe de seconds rôles parmi lesquels Thierry Murzeau (Uzumi Nara Athha dans Gundam SEED, M. Barsac dans Le secret du sable bleu, Akio Kawasu dans Paranoia Agent) qui campe un Big Daddy humain et débonnaire, Alain Choquet (Jean-Luc Picard dans Star Trek TNG), Bear Walken froid et autoritaire, Vincent de Bouard (Hatsuharu dans Fruits Basket, Kazuki Fuchoin dans Get Backers, Dearka Elsman dans Gundam SEED, Wadji dans Haré+Guu, Bob Poundmax faussement inoffensif, Antoine Tomé (le Comte dans Gankutsuou, Scar dans Fullmetal Alchemist), Randy assuré et maître de lui, ou encore Jean-Christophe Brétignière (Leon Alcott dans Petshop of Horrors), Bunji quasi-parfait. Par contre, Olivier Korol (Sonic, Makoto dans El Hazard, Kintaro Oe dans Golden Boy ou encore Len Tao dans Shaman King) semble avoir du mal à trouver sa voix (et sa voie) dans le personnage de Lee. Du côté des dames, Sidonie Laurens (Maromi dans Paranoia Agent campe une Mika fragile et désemparée et une Maria visiblement amoureuse de Brandon, qui peine à l'atteindre et lui faire comprendre ses sentiments, tandis que Nathalie Homs (Sara Mudo dans Angel Sanctuary, Haruhara dans FLCL, Maryu Ramius dans Gundam SEED, Lunamaria Hawke dans Gundam SEED Destiny, Fujiko Mine dans les téléfims de Lupin III, Reiko Mishima dans RahXephon) n'a aucun problème à camper une Sherry Walken énamourée et dévouée.
Au niveau de l'adaptation à proprement parler, les sous-titres comme le doublage se montrent fidèles à l'original. Dans les deux cas, les dialogues sont fluides et agréables à suivre.

Personnage	Acteur
Brandon Heat	Taric Mehani
Harry MacDowel	Benjamin Pascal
Mika Asagi	Sidonie Laurens
Dr. Tokioka	Michel Laroussi
Maria Asagi	Sidonie Laurens
Big Daddy	Thierry Murzeau
Bob Poundmax	Vincent de Bouard
Balladbird Lee	Olivier Korol
Bear Walken	Alain Choquet
Bunji Kugashira	Jean-Christophe Brétignière
Randy	Antoine Tomé
Sherry Walken	Nathalie Homs
Widge	Gilbert Lévy
Gary	Yann Pichon
Cannon Vulcan	Yann Pichon
Blood War	Stéphane Rox-Weiss

Disons-le tout de suite, cette adaptation de Gungrave se montre techniquement bien supérieure à celle que le même studio Mad House avait réalisée de Trigun en 1998. On a droit à un character design réussi, respectueux du style de Nightow, des décors riches et assez détaillés, et surtout une animation de bien meilleur niveau. Cependant, comme dans la plupart des séries TV, on n'évite pas certains moments où la qualité est moindre.
Du côté du scénario, il ne faut surtout pas se fier au premier épisode, qui est finalement bien peu représentatif de cette première partie de l'histoire. En effet, Gungrave est avant tout l'histoire de deux jeunes voyous de petite envergure qui vont faire leur chemin dans une grande organisation mafieuse, un peu à la manière des Affranchis de Scorcese, l'un (Harry) par ambition personnelle et par soif de pouvoir et l'autre (Brandon) afin de pouvoir protéger ceux qui lui sont chers. Au fil de leur ascension, le spectateur va découvrir les coulisses de l'organisation Millennion et faire la connaissance de toute une série de personnages, certains attachants, d'autres moins, qui vont contribuer à définir et à modeler les personnalités de Brandon et de Harry.
Les deux personnages princiapux, bien que très liés, n'en sont pas moins totalement opposés. Harry est le type même du garçon beau parleur, intelligent et manipulateur qui obtient toujours ce qu'il veut, que ce soit par la force ou par le charme. Il a une haute opinion de lui-même et n'imagine pas un seul instant qu'il puisse connaître l'échec. Mais cette confiance inébranlable en ses propres capacités lui confère une assurance et une aura extraordinaires qui lui permettent de s'attacher la fidélité de ses proches. Par constraste, Brandon est renfermé et peu loquace. Il s'est au fil des années constitué une véritable carapace qui tient les autres à l'écart. Il n'hésitera jamais à faire passer le bonheur de ses proches avant le sien propre, comme en témoigne son attitude envers Maria, et il se montre généreux et reconnaissant envers ses amis. Cette différence de caractère constitue le dynamique principale de ce duo au charisme irrésistible.
En plus de cette histoire "classique", les auteurs - jeu vidéo oblige - ont voulu rajouter un peu de piment en créant les nécrolysés et les orgmen, mais si cette facette de l'histoire s'intègre naturellement dans le jeu (qui après tout est un shoot'em up), elle se montre nettement moins indispensable dans la série et l'on aurait pu parfaitement s'en passer.