Après trois années d’interruption de la série et un harcèlement régulier du créateur Seth MacFarlane auprès de la Fox, l'idée pour un film a abouti : l’histoire de Stewie qui trouve son vrai père. En 2005, trente-cinq nouveaux épisodes de la série des Griffin furent signés. De ce fait, une demande est établie pour trois épisodes sous forme de suite qui va se révéler être le corps de ce film.
Le long métrage est ainsi constitué de trois parties : Stewie B. Goode, Bango was his name oh ! et Stu & Stewie’s Excellent Adventure. Sous la direction de Pete Michels, les scénaristes Gary Janetti, Chris Sheridan, Alex Borstein et Steve Callaghan vont donc s’attacher à réaliser THE film des Griffin. Ron Jones reste toujours aux commandes la composition musicale, et le studio coréen SUNWOO Entertainement s’occupe de l’animation. Pour respecter le contrat de durée, tout est bon pour gagner du temps : un prologue, un interlude et un épilogue complètent le tout. A savoir que seul le DVD les propose, la diffusion TV restant soft et censurant ces trois épisodes.

"Ce film contient des scènes pouvant heurter la sensibilité des moins de 17 ans.
Emettez des réserves avant le visionnage !"

Après avoir frôlé la mort suite à une tentative de meurtre, Stewie se remet en question jusqu’à ce qu’il semble reconnaître son vrai père biologique lors d’un reportage télé. Il s’agit en fait de Stu, son futur "lui". Stewie se lance donc à la recherche de cet inconnu. Un road-movie se présente à lui en compagnie du seul Brian pendant que les parents essaient de se défaire de Meg et Chris qui les empêchent d’avoir une certaine intimité. Lors de la rencontre décisive avec Stu, un retour vers le futur s’effectue, mais pas si différent de notre réalité. Stewie tâchera ainsi de rectifier son présent si autonome, si ennuyeux...

On ne l’attendait pas de sitôt et pourtant ! Le 7 décembre 2005, le long métrage des Griffin arrivait sur le marché français, deux mois à peine après sa sortie directe en vidéo aux Etats-Unis... alors que la troisième saison est toujours en attente d’édition depuis plus d’un an.
Pour rappel, les Griffin est LA série d’animation américaine à l’humour le plus extrême. Les blagues se comptent à la tonne, les parodies et autres clins d’œil sont multiples, et la limite du mauvais goût y est souvent dépassée. A travers ce film, les scénaristes s’en sont donnés à cœur joie allant toujours plus loin dans leurs délires : scatologie, sexe, pédophilie, obscénité, violence, méchanceté, perversion, cynisme, insolence, religion... bref tout ce que l’Amérique adore cacher et censurer.
Les fans de la série ne seront pas dépaysés par ce film, bien au contraire. L’originalité y est même rendez-vous avec ces petits intermèdes (prologue, interlude et épilogue) mettant une touche finale à ces trois épisodes dont le fil conducteur est Stewie. L’animation reste basique avec ses couleurs claires et éclatantes donnant ainsi un très bon rendu visuel, surtout lors du générique. Le doublage français est excellent voire meilleur que son homologue américain. Les comédiens restent d'ailleurs les mêmes que la série, à part Meg doublée par Aurélia Bruno que l’on connaît déjà pour sa prestation de Lisa dans les Simpson. Le sous-titrage est totalement indépendant de notre adaptation audio et garde ainsi la fraîcheur originale des propos des scénaristes. Niveau musical, Ron Jones s’est offert un orchestre de cinquante-cinq musiciens pour le magnifique générique d’ouverture dans un style très swing.
On pourra toutefois faire remarquer quelques incohérences, bizarreries et autres facilités mais nous n’en prendrons guère compte... les auteurs ne s’en cachant guère. L’histoire respecte toutefois une certaine logique, avec la concordance d’éléments entre les différentes parties.

On jouit avec délectation des tribulations de notre bébé diabolique, héros du jour. Soûl, coquin, vicieux, méchant, ironique, il vous fera rire à coup sûr : on ne s’en lasse vraiment pas. Satire sociale et humour explosif, tels sont les ingrédients du succès des Griffin !
On aime ou pas, mais moi j’adore ! A réserver tout de même aux adultes...