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Gwen et le Livre de Sable

Film

Critique de Ben Becker, le Samedi 13 Août 2005 à 23:27

Staff Technique
Oeuvre orig. : Jean-François Laguionie
Réalisation : Jean-François Laguionie
Scénario : Jean-Paul Gaspari et Jean-François Laguionie
Décors : Bernard Palacios
Musique : Pierre Alrand
Animation : Claude Luyet et Henri Heidsieck
Acteurs : Michel Robin, Lorella Di Cicco, Armand Babel, Raymond Jourdan, Saïd Amadis, Bertrand Beauthéacet, Jacques Bouvier et Jacques Ruisseau
Fiche de l'animé
Public : Tous
Origine : France
Titre original : (idem vf)
Type : Film
Genre : Science-Fiction
Durée : 1 h
Année de prod. : 1984
Produit par : Les Films de la Demoiselle - Les Films A2 en association avec le Ministère de la Culture

Fiche du DVD
Zone : 2 (Europe) 2 (Europe)
Format cinéma : 1.66
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
Support : DVD-9 (1 face/2 couches)
Boitier : Digipack
Disponibilité : Disponible (22/03/2005)
Editeur : Opening
Format sonore
Français
Dolby Digital 5.1
Français 5.1

Sous-titre(s) : Aucun
Bonus/Goodies :
  • Entretien avec Jean-François Laguionie
  • + Un DVD « courts-métrages » avec présentation de l’auteur
  • + Un livret de 14 pages
  •  Présentation
    Né le 4 octobre 1939, Jean-François Laguionie (JEF) abandonne les études en classe de troisième pour se consacrer à sa double vocation : le graphisme et le théâtre. "J'ai toujours été partagé, en effet. Si je continue à faire des films d'animation, c'est que ça me permet de réunir plusieurs choses que j'aurais aimé approfondir : l’écriture d’abord, le dessin ensuite et le théâtre enfin" (Propos datant de juin 1999 et publiés dans le magazine Positif n°472 de juin 2000).
    Sa rencontre avec Paul Grimault sera déterminante dans sa carrière. Entre 1963 et 1973, dans le studio de ce dernier, il y réalise trois premiers courts-métrages, selon la technique du papier découpé, animé directement sous la caméra : la Demoiselle et le Violoncelliste, l’Arche de Noé et Une Bombe par hasard.
    Suivront d’autres créations artistiques qui remporteront de nombreux prix à des festivals. En 1979, il fonde une association, La Fabrique (site officiel), avec cinq autres jeunes réalisateurs réputés dans le court-métrage, pour son premier long : Gwen et le Livre de Sable. L’équipe se renforce rapidement pour atteindre près de trente personnes. Le financement atteint près d’un million d’euros, ce qui est très faible pour l’époque, sans que les partenaires ne demandent quoi que ce soit sur le scénario. Il faudra attendre le 6 février 1985 pour que les Français le découvrent dans les salles obscures...
    Basé à Saint Laurent le Minier, dans les Cévennes, La Fabrique devient une société de production qui va réaliser des dessins animés sous tout format (court-métrage, film et série télé) et continuer d’animer des activités de découverte pédagogique et culturelle du cinéma d'animation. Ses principales réalisations seront le Château des Singes (1999) et l’Ile de Black Mor (2004) dont JEF est le réalisateur, et Princes et Princesses de Michel Ocelot (1998). Actuellement, un nouveau long métrage est en phase de création : le Tableau. On soulignera enfin que tous les films de JEF, talentueux littéraire qu’il est, sont adaptés de nouvelles ou récits dont il est l’auteur.

    3 : Sympathique
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    Gwen, 13 ans, a été adoptée par une tribu de nomades vivant dans un monde désertique. A chaque nouvelle lune, un phénomène étrange prénommé le Makou traverse leur camp. Ils n’ont qu’une solution pour lui échapper, c’est de se réfugier au fin fond d’un puits. Gwen brave ce danger en compagnie d’un jeune homme, Kok Moon, qui n’est autre que le fils de la vieille Roseline âgée de 173 ans. Il disparaît lors du passage de la Chose. Gwen, désignée coupable par la tribu, n’a pas d’autre solution que de suivre Roseline jusqu’au Pays de la Mort afin de le ramener parmi les siens...



     Image
    4 : Très bon !
    Le film a eu droit à un traitement de faveur : très bon travail de restauration. La copie est vraiment bluffante et dénuée de tout défaut. Les couleurs sont à la fois tendres et chaudes, et on apprécie agréablement la technique d’animation utilisée.
     Son
    3 : Sympathique
    La bande sonore a été entièrement remastérisée en 5.1. Faute de matériel, je ne pourrai vous décrire les effets souhaités... Néanmoins, les voix sont claires et les musiques agréables. Une seule piste française est présente. Un regret : pas de sous-titrage pour les sourds et malentendants.
    Concernant les entretiens, il subsiste souvent une diminution du son mais rien de dramatique.
     Interactivité 4 : Très bon ! Packaging 3.5 : Bon
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    Menu :
    L’entrée en matière est des plus simple. Après un avertissement obligatoire sur l’utilisation du DVD et une introduction sommaire plongeant dans l’univers particulier du film, le menu s’affiche directement et propose trois choix : Film, Chapitres et la Présentation par Jean-François Laguionie.

    Chapitrage :
    L’édition nous propose douze chapitres : Le Makou – L’oiseau – Gwen – Clair de lune – Emporté – Le voyage – Le Pays des images – Le livre - Rêves – Au pays des morts – Feu d’artifice – Retour au désert.

    Bonus :
    L’éditeur a porté un soin tout particulier à cette magnifique édition.
    Tout d’abord, nous avons droit à un livret Carnet de Bord fort bien documenté et illustré. La couverture représente Gwen de profil observant un Jobel, sorte d’autruche, en haut d’une dune alors qu’un dessin du studio La Fabrique prend possession de la toute dernière page. Le réalisateur a droit à une biographie de quatre pages. Le synopsis et la présentation des personnages principaux composent les trois pages suivantes. Viennent ensuite la fiche technique, des témoignages de René Laloux, Jean-Jacques Bernard, Rivoire & Carret et Bernard Génin ainsi que la filmographie complète de Jean-François Laguionie. La fin du livret est consacrée à un extrait d’un de ses nombreux récits, le Peintre et le Gouverneur.
    Le premier DVD contient une interview de notre réalisateur hexagonal narrant la production (scénario, musique, moyens techniques, le studio) de son premier long-métrage et son aventure humaine à travers de nombreuses révélations et anecdotes tout à fait savoureuses (souvenirs de Paul Grimault, la signification d’un film d’animation, attirance pour l’Art…).
    Enfin, le second DVD est totalement dédié aux courts-métrages de l’auteur du film d’animation, réalisés entre 1964 et 1976. En voici le programme avec, entre parenthèses, la durée de présentation de l’auteur :
  • La Demoiselle et le Violoncelliste – 10 minutes – Grand Prix du Festival d’Annecy – 1965 (9 minutes)
  • L’Arche de Noé – 11 minutes – Dragon d’Argent au Festival de Cracovie (Pologne) – 1967 (9 minutes)
  • Une Bombe par hasard – 9 minutes – Dragon d’Or au Festival de Cracovie et Grand Prix du Festival de Mamaia – 1969 (8 minutes)
  • Plage Privée (en prises de vues réelles) – 13 minutes – 1971 (5 min)
  • Potr’ et la Fille des eaux – 12 minutes – 1973 (5 minutes)
  • Le Masque du Diable – 12 minutes – Prix du court-métrage au Festival d’Avoriaz – 1976 (3 minutes)
  • L’Acteur – 5 minutes – 1975 (4 minutes)
  • La Traversée de l’Atlantique à la rame – 21 minutes – Palme d’Or du court-métrage au Festival de Cannes, Grand Prix du Festival International d’Ottawa (Canada) et César du court-métrage – 1978 (16 minutes)
    Pour chacun, pendant près de 60 minutes, Jean-François Laguionie intervient pour nous les présenter à travers explications, démonstrations (papier découpé, story-board, inspiration de la mer, attrait pour le western...) et souvenirs. Il s’agit là d’une compilation sympathique de ses travaux d’auteur jusqu’alors seulement présentés à un public averti et connaisseur lors de nombreux festivals.

    Packaging :
    Les disques sobrement sérigraphiés sont logés dans de fins boîtiers de type Keep Case, rangés eux-mêmes dans un mini-coffret en carton assez épais, le livret s’y trouvant bien calé.
    On retrouve la même illustration que le coffret pour le film. Quant aux courts-métrages, la Traversée de l’Atlantique à la Rame est mis à l’honneur.
    L’ensemble de très bon goût est très plaisant et soigneux. La qualité est donc au rendez-vous !

  •  Pourquoi cette technique du papier découpé ? 
    "C'était un procédé très utilisé par les Tchèques (Bretislav Pojar en tête), que j'avais découvert au festival d'Annecy où mon ami Jacques Colombat (également scénariste-réalisateur entre autres de Calaveras en 1969 et Robinson & Compagnie en 1990) m'avait emmené en 1963. Après mes ombres chinoises, j'étais à l'aise pour faire bouger mes personnages directement sous la caméra. Cela correspond aussi à ce besoin de "mise en scène visuelle" : tandis que le dessin animé aborde le mouvement de façon très progressive, le papier découpé (comme les autres formes d'animation directe, huile, poudre, pastel, marionnettes, morceaux d'allumettes, etc.) permet de sentir le mouvement immédiatement.

    Un autre avantage du papier découpé, c'est qu'il n'y a pas d'altération de votre dessin, de votre style, entre les mains d'une équipe de dessinateurs... Cela définit plutôt la différence entre le court et le long métrage. La durée d'un long vous contraint à déléguer à un grand nombre de collaborateurs. Le dessin animé permet ce partage. Sur le plan artistique, c'est loin d'être aussi satisfaisant que le court métrage, pour lequel vous êtes seul… souvent par manque d'argent ! Le court reste pour moi le plus beau moyen de faire du cinéma d'animation.
    "

    Propos datant de juin 1999 et publiés dans le magazine Positif n°472 de juin 2000

     Note du disque 4 : Très bon !  Note de l'animé 3 : Sympathique
    A l’époque, malgré un succès critique, ce film d’animation français n’a pas su rencontrer le public (60.000 entrées) qui n’était pas prêt à voir un dessin animé de ce genre, pas spécialement destiné pour les enfants et loin des films Disney.
    Cette édition est donc présente pour réparer cette injustice tant le film est beau et poétique. A travers le scénario, Jean-François Laguionie s’amuse à revisiter le Mythe d’Orphée (rappel : Orphée doit retrouver sa femme Eurydice, décédée malencontreusement d’une morsure de serpent, en descendant courageusement au Tartare, lieu le plus profond des Enfers, dans l'espoir de la ramener) et à tourner en dérision la Bible elle-même (représentée par un catalogue VPC de type Manufrance). En utilisant la technique du papier découpé et la peinture à gouache, l’œuvre présentée dégage un charme certain mais qui ne sera pas apprécié par tout le monde. Nous avons l’impression de se retrouver devant des "illustrations animées", dixit le critique de cinéma Bernard Génin. La musique participe grandement à cette impression grâce à de magnifiques séquences musicales que le réalisateur a voulu lier aux sentiments des personnages.
    L’atout majeur de ce coffret concerne plus particulièrement les bonus. Un vrai travail de fond a été réalisé à l’occasion : un entretien enrichissant de Jean-François Laguionie autour du film, des courts-métrages inédits sur ce support et accompagnés de commentaires intéressants du réalisateur, sans oublier le livret très complet en prolongement des DVD.

    A travers toutes ces louanges méritées et loin d’être exagérées, vous constatez sans mal mon enthousiasme et mon admiration après la découverte de cette œuvre majeure de l’animation française. Fervents admirateurs de Paul Grimault, de René Laloux ou encore de Philippe Caza, et même vous, simples curieux, cette édition se doit de figurer parmi vos prochains achats, si ce n’est déjà fait...

    Prix de la Critique au Festival d’Annecy.
    Prix du Long Métrage au Festival de Los Angeles.


    Points Forts Points Faibles
    + Un très joli film
    + La technique d’animation
    + Les nombreux
    et intéressants suppléments
    + Les courts-métrages inédits en DVD
    - Diminution sonore
    dans les entretiens de l’auteur

    Note Globale
    3.5 : Bon titre ! A conseiller.
    Matériel utilisé pour le test :
  • Téléviseur Thomson 16/9 70 DXC 68L
  • Lecteur DVD Thomson DTH 5000
  • + Power DVD 5
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