La série nous est proposée avec un doublage français réalisé par Chinkel. En tête de distribution, on retrouve deux noms bien connus des fans. C'est Bruno Magne (photo de gauche) qui interprète le personnage d'Orphen. Malgré son grand talent, que l'on a pu apprécier dans les rôles de Vash the Stampede (Trigun), Shunsuke Akagi (Dai-Guard), Shiro Mibu (SoulTaker) ou encore Bear (.hack//SIGN), il semble avoir un peu de mal à entrer dans la peau du personnage et il lui faudra quelques épisodes pour trouver le ton juste. Par contre, il est au top dans les derniers épisodes et a des accents touchants dans ses ultimes scènes avec Azalea. De son côté, Bérangère Jean (photo de droite), que l'on connaît pour ses interprétations de Faye Valentine (Cowboy Bebop), Meryl Stryfe (Trigun) ou encore Mirana (Escaflowne) paraît tout de suite très à l'aise avec Cleo et le ton est très proche de la version originale (avec une voix un peu moins criarde cependant). Toutes les facettes du personnages sont bien rendues et elle parvient tour à tour à nous faire rire et à nous émouvoir. A leurs côtés, on retrouve le "vétéran" Thierry Bourdon (Ramis dans Albator, D'Artagnan dans Les Trois Mousquetaires, Tsukasa dans .hack//SIGN, Kira Yamato dans Gundam SEED...) qui prête à Majic des accents jeunes et naïfs. Les seconds rôles s'en tirent plutôt bien, à commencer par le duo Volcan-Dortin, fort bien servi par Nathalie Homs et Suzanne Sindberg, et j'accorderai une mention spéciale au Childman d'Antoine Tome, dont la voix grave et posée convient particulièrement bien au personnage.
La qualité de l'adaptation à proprement parler s'avère plutôt bonne, tant pour les sous-titres que pour le doublage, et la fidélité à l'original me semble bien mieux préservée que dans Yu Yu Hakusho ou Dai-Guard par exemple.

Personnage	Acteur
Orphen	Bruno Magne
Cléo Everlastin	Bérangère Jean
Majic	Thierry Bourdon
Volcan	Nathalie Homs
Dortin	Suzanne Sindberg
Childman	Antoine Tome
Hartia	Thierry Kazazian
Flameheart	Gilbert Levy
Azalea	Suzanne Sindberg

Disons-le d'emblée, Orphen porte son âge visuellement et techniquement parlant. Si le character design est assez réussi (avec une mention spéciale pour les personnages féminins, Mariabelle en tête), les décors sont eux assez grossiers et l'animation est correcte sans plus. On pourra aussi remarquer l'emploi d'une palette de couleurs assez limitée ainsi qu'un intérêt marqué pour les scènes avec soleil couchant. La réalisation, elle, est plutôt ordinaire, sans fioritures mais sans génie particulier.
Heureusement, si l'aspect visuel fait un peu pâle figure face aux productions actuelles, le scénario et les personnages sont là pour redorer le blason de la série. L'histoire prend place dans un univers qui ressemble à un univers d'hheroic fantasy, avec ses sorciers et ses dragons, mais avec quelques petites "anomalies" cependant (comme par exemple une ville fonctionnant à l'électricité ou bien la présence d'un ferry à la fin de la série). Il s'agit d'une histoire d'amour impossible impliquant trois personnages (Orphen, Azalea et Childman), chacun des deux hommes étant prêt à sacrifier sa propre vie pour sauver la femme qu'il aime. Le scénario est plutôt bien construit (malgré quelques épisodes franchement inutiles qui n'apportent rien ni à l'histoire ni aux personnages), les éléments du passé des principaux protagonistes étant judicieusement disséminés au fil du récit. Le tout culmine en un final bien amené et convainquant qui apporte une vraie fin à l'histoire, avec encore une fois un lien entre la toute première scène de la série et la toute dernière, procédé cher à nos amis Japonais.
Comme je l'ai dit plus haut, l'autre point fort d'Orphen, ce sont ses personnages (fort bien caractérisés vocalement par un cast japonais prestigieux), des personnages forts et charismatiques (Orphen), complexes et ambigus (Childman et Azalea), humains (Cleo et Majic), ou bien tout simplement comiques (Volcan et Dortin). Car si la trame générale semble assez dramatique, l'humour très présent permet d'équilibrer l'ambiance générale et d'empêcher l'histoire de tomber dans le mélo. L'une des caractéristiques d'Orphen est que la série ne se prend pas tout-à-fait au sérieux, comme en témoigne par exemple la présence de "l'homme écrevisse".
Ce savant mélange fait d'Orphen une série peut-être pas totalement originale, mais en tout cas un peu décalée par rapport aux canons de l'heroic fantasy traditionnelle et finalement plaisante à suivre.