Dai-Guard est l'un de ces "anciens" titres Dybex pour lesquels l'éditeur avait fait réaliser un doublage français par le studio Chinkel. Comme d'autres doublages de l'époque, il a été réalisé avec une équipe d'une dizaine de comédiens qui se partagent les divers rôles. La distribution est emmenée par un habitué des studios, Bruno Magne (photo), que l'on connait avant tout pour son extraordinaire interprétation de Vash the Stampede dans Trigun ainsi que pour les rôles de Bear (.hack//SIGN), de Shiro Mibu (The SoulTaker) ou encore d'Orphen. Il nous offre ici une prestation extrêmement vivante dans le rôle de Shunsuke Akagi, avec un timbre beaucoup plus clair et léger qu'à l'ordinaire, mais un enthousiasme intact et un humour toujours présent. Il est épaulé par Brigitte Aubry (Dilandau dans Escaflowne, Sloth dans Fullmetal Alchimist, Kaori Makimura dans City Hunter), qui donne au personnage d'Ibuki beaucoup d'énergie et par Frédéric Popovic (Yuki Soma dans Fruits Basket, Sorata Arisugawa dans X, Kurama dans Yu Yu Hakusho), un autre "vétéran" du doublage, dont le timbre doux et la réserve conviennent parfaitement au personnage d'Aoyama. On mentionnera également la prestation de Jacques Albaret (Folken dans Escaflowne, Vicious dans Cowboy Bebop), qui retranscrit à merveille la raideur imperturbable de Shirota. Les seconds rôles sont en général bien tenus et le tout nous donne un ensemble fort agréable à écouter.
Au niveau de l'adaptation à proprement parler, on fera les mêmes commentaires que pour Yu Yu Hakusho: les sous-titres semblent plus inspirés par la VF que réellement traduits de la version japonaise et l'on notera beaucoup d'écarts textuels (p.ex. "Voici du café" traduit par "Attention c'est chaud" ou un "Excusez-moi" traduit par "Je ne suis pas un militaire"). De plus, certaines phrases donnent à penser que le traducteur ne connaît pas le japonais, l'exemple le plus flagrant étant "Elle est partie se détendre à Onsen". Celui qui connait un tant soit peu le Japon sait que "onsen" est le nom japonais des sources d'eau chaude et non un nom de ville... Cependant, malgré ces maladresses et autres approximations, l'histoire reste compréhensible et facile à suivre. On aurait malgré tout apprécié un peu plus de rigueur dans l'adaptation...

Personnage	Acteur
Shunsuke Akagi	Bruno Magne
Ibuki Momoi	Brigitte Aubry
Keiichiro Aoyama	Frédéric Popovic
Shiro Shirota	Jacques Albaret
Haruo Osugi	Gilbert Lévy
Noriko Oyama	Coco Noël
Okochi	Bernard Demory

Dai-Guard est une série qui est passée quelque peu inaperçue chez nous. C'est assez dommage, car elle ne manque pas d'atouts et mérite la découverte. D'un point de vue technique, on pourra remarquer dès les premières images qu'elle a été réalisée avec beaucoup de soin et avec les dernières techniques disponibles à l'époque de sa réalisation. Le character design est soigné et très diversifié. Chaque personnage a ses traits propres et l'on n'a pas l'impression d'avoir affaire tout le temps au même visage avec juste une coupe de cheveux différente. De même, les expressions faciales sont très travaillées et laissent bien paraître les diverses émotions des personnages. Le mecha design n'est pas en reste. Si le Dai-Guard a un look volontairement vieillot (il ne faut pas oublier que c'est une relique d'une guerre précédente), on remarquera la précision des détails mécaniques ainsi que le design original des Hétérodynes, qui n'est cependant pas sans rappeler celui des Anges d'Evangelion, décidément impossible à ignorer dès que l'on parle de robots géants. Les décors font preuve du même soin et restent en permanence très agréables à l'oeil. Enfin, on soulignera la qualité de l'animation, tant pour les personnages que pour les mechas, et une réalisation pas toujours très originale mais dynamique.
Si j'ai évoqué plus haut un parallèle avec Evangelion au niveau du design des monstres, là s'arrête la comparaison avec la série-culte d'Anno. En effet, Dai-Guard suit une histoire bien différente et l'ambiance n'est pas du tout la même. Le scénario reprend la trame classique du "monstre du jour" qui met la Terre en péril et que le Dai-Guard doit détruire. Cela peut sembler un peu répétitif à première vue mais les auteurs parviennent à éviter l'écueil de la redite et de l'ennui en proposant à chaque fois des histoires très diversifiées qui jouent beaucoup sur les personnages, leur interaction, ainsi que sur l'évolution de leur relation. Je pendrai pour exemple la relation entre Akagi et Shirota, dans laquelle le dédain et l'antipathie vont peu à peu se muer en respect mutuel pour finalement donner naissance à une véritable amitié. De même, les manoeuvres de l'armée pour s'approprier le Dai-Guard ainsi que tous les jeux de pouvoir au sein de la Société pour la Sécurité du 21ème Siècle donnent du dynamisme à l'histoire et l'empêchent de sombrer dans la routine.
Si l'on ajoute à cela des musiques toujours parfaitement en situation composées par deux maîtres du genre, Kohei Tanaka (Sakura Wars) et Kenji Kawai (Ghost in the Shell), on obtient une série de robot parfaitement réussie à tout point de vue.