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Le Vieil Homme et la Mer

Film

Critique de Gersende Bollut, le Jeudi 13 Janvier 2005 à 13:42

Staff Technique
Oeuvre orig. : Ernest Hemingway
Producteur : Bernard Lajoie et Tatsuo Shimamura
Réalisation : Alexandre Petrov
Scénario : Alexandre Petrov
Dir. photographie : Serguei Rechetnikoff
Musique : Denis L. Chartrand et Normand Roger
Acteurs : VO - Gordon Pinsent et Kevin Delaye
Fiche de l'animé
Public : Tous
Origine : Russie / Canada / Japon
Titre original : (idem vf)
Type : Film
Genre : Drame
Durée : 22 mn
Année de prod. : 1999
Produit par : Ogden Entertainment

Fiche du DVD
Zone : 2 (Europe) 2 (Europe)
Format cinéma : 1.33 Plein écran
Format vidéo : 4/3
Support : DVD-5 (1 face/1 couche)
Boitier : Digipack
Disponibilité : Disponible (02/11/2004)
Editeur : Editions Montparnasse
Format sonore
Français
Dolby Digital Stéréo
Français Stéréo

Sous-titre(s) : Aucun
Bonus/Goodies :
  • Making of
  • Hemingway, portrait de l'auteur
  • Courts-métrages d'Alexandre Petrov

  • 4 : Très bon !
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    Le vieux pêcheur Santiago laisse seul quelques jours son fils pour se diriger vers les eaux profondes et tumultueuses du Gulf Stream, où il découvre un immense espadon. Commence alors un terrible et palpitant duel entre l'homme et le poisson...
    Un très beau récit, simple et émouvant à la fois.



     Image
    3.5 : Bon
    La définition est tout juste correcte, mais les contrastes restent parfaitement gérés et la compression excellente -vous me direz, pour un programme d'une vingtaine de minutes, c'est préférable. Même constat concernant les autres courts proposés, bien que quelques petites rayures et traces entachent les masters ici et là.
     Son
    3.5 : Bon
    Le Vieil Homme et la Mer est proposé en français Stéréo, piste dont l'ampleur laisse à désirer tout en illustrant finalement bien le style 'brut' du film. Les autres courts-métrages sont en russe (sous-titrés français). Un petit peu de souffle, mais le tout reste correct.
     Interactivité 4 : Très bon ! Packaging 3.5 : Bon
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    La présentation est sommaire mais plonge immédiatement dans l'univers du film. Divers suppléments viennent enrichir cette édition, à commencer par un making of d'une dizaine de minutes, composé de deux parties distinctes. D'une part un entretien face caméra d'Alexandre Petrov (4 mn env.), s'exprimant en assez bon français et visiblement ému. Celui-ci aurait pu s'attarder davantage sur la technique, mais on sent la volonté de ce documentaire de s'adresser à un large public. Puis nous est proposé en seconde partie du programme un making of du portrait d'Hemingway, également réalisé pour des projections en I-Max et inclus dans ce DVD. De facture très classique, la plongée dans les coulisses de ce tournage laisse toutefois voir quelques images très impressionnantes.
    Suit le film sur Hemingway en question, réalisé par Erik Canuel expressément pour les salles I-Max. La mise en scène et l'image sont donc adaptées au format (prises grand angle, paysages somptueux), et le film s'avère plutôt bien conçu, offrant une belle introspection -quoique forcément parcellaire- de ce que fut l'homme Hemingway. L'action prend place dans une salle de rédaction, en 1961, où des journalistes doivent réaliser un court film d'archives pour annoncer le décès de l'écrivain. Ce prétexte donne ainsi à voir un portrait retraçant les principaux évènements qui ont façonné la vie et le travail de d'Ernest Hemingway : sa passion de vivre, sa fascination face à la mort (guerre et corrida), de son enfance jusqu'au crépuscule de sa vie. Un beau film, pour un complément de choix.

    Plus intéressant, cette galette propose trois autres courts-métrages du cinéaste en intégralité !
    Le Rêve d'un homme ridicule (1992) raconte l'histoire d'un homme seul, errant et désespéré, qui décide un soir de disparaître. Mais, sur le point de passer à l'acte, il s'endort et son rêve le fait revenir à la vie, en lui révélant notamment la Vérité. Dense, foisonnant, ce court adapté d'un texte de Dostoïevski est également nettement moins accessible que le Vieil Homme et la Mer. Il n'en reste pas moins passionnant, grandiose dans la réflexion philosophique qu'il suscite et génial au sens strict du terme.
    La Vache (89) est également une adaptation de nouvelle, cette fois de Platonov, qui conte l'histoire d'une vache à qui l'on a arraché son veau. Malgré tout l'amour que lui porte l'enfant de la famille, elle part de la ferme... Petrov rend ici un bien bel hommage à la paysannerie des années 60, en plein communisme. L'intérêt de ce court reste mineur en comparaison des autres films qui l'accompagnent, mais la beauté des images, et la technique de peinture au doigt du cinéaste se révèle déjà très aboutie et maîtrisée.
    Enfin, la Sirène montre la petite vie d'un vieil ermite et de son novice, dans une hutte isolée près de la mer. Bien des années avant, le moine avait trompé sa fiancée, qui s'était suicidée de désespoir. Elle réapparaît alors sous la forme d'une sirène pour se venger... Ce court poétique et torturé montre la parfaite et impressionnante maîtrise de Petrov quant à la figuration animée de l'élément liquide.

    En résumé, une édition assez complète, qui vaut surtout pour les trois courts proposés en suppléments, qui permettront à tout un chacun d'aborder le cinéma de Petrov par un autre angle que le Vieil Homme et la Mer, qui est loin d'être le coup d'essai du réalisateur.

  • Making of (9')
  • Hemingway, portrait de l'auteur (18'20)
  • Courts-métrages d'Alexandre Petrov
    - Le Rêve d'un homme ridicule (1992) -19'55
    - La Vache (1989) -9'55
    - La Sirène (1996) -10'05
  • Espace Editions Montparnasse : Mari Iyagi, Robbie le renne et l'Arbre qui Pleure.

  •  Plein les yeux 
    Une fois n'est pas coutume, c'est à nos amis canadiens que nous devons l'invention de ce système de projection cinématographique. Tout est parti de l'Expo 1967 de Montréal, où le public fut impressionné par des films à images multiples, nécessitant de nombreux projecteurs afin de faire visualiser simultanément des images grandioses sur plusieurs écrans. Toutefois quelques problèmes apparurent rapidement, tels l'entretien et la synchronisation, ainsi que le fonctionnement des projecteurs, assurément complexe. Mais l'idée, loin d'être abandonnée, fut reprise par trois jeunes canadiens, Roman Kroitor, Graeme Ferguson et Robert Kerr, convaincus de la possibilité de perfectionner cette technologie révolutionnaire.
    Le défilement horizontal d'un film 70 mm augmente de trois fois la surface d'image, mais les projecteurs traditionnels n'étaient alors pas conçus pour ce type de projection. Un prototype "à boucle déroulante", permettant l'utilisation de films 35 mm, fut donc mis au point, ce qui devait constituer un pas dans la bonne direction. Bill Shaw, ingénieur en mécanique, s'est alors joint aux trois sus-nommés pour aider à intégrer le nouveau système au projecteur, et c'est fin 69 que l'équipe a finalement trouvé un moyen de faire fonctionner ensemble film et projecteur. Depuis, le système n'a pas été modifié.
    Bénéficiant d'une clarté d'image et d'un impact visuel absolument extraordinaires, le format I-Max donne une toute nouvelle dimension -au propre comme au figuré- aux films projetés sur écran. La précision et la qualité reste inégalée, permettant la projection sur un écran haut comme un immeuble de 7 étages et large comme deux terrains de football (soit de 816 à 1000 m2), avec un son d'une qualité nettement supérieure à la majorité des salles de cinéma (même les mieux équipées), entraînant le spectateur au cœur d'un univers cinématographique unique. Certaines salles I-Max sont parfois couplées à d'autres technologies d'avant-garde, comme la perception en relief (grâce à des lunettes permettant de voir le film en 3D) ou les sièges dynamiques, procurant de réelles sensations physiques. On parle donc "d'expérience I-Max" à juste titre. Quelques salles en France proposent cette alternative, comme le Dôme I-Max à la Défense, le Multiplexe Gaumont à Amneville Les Thermes ou le parc Futuroscope de Poitiers. Peu de productions animées ont eu les faveurs de l'I-Max, à l'exception de Fantasia 2000, la Belle et la Bête et le Roi Lion à l'occasion de leurs sorties en DVD, ou... ce Vieil Homme et la Mer.

     Bilan artistique   
    4.5 : Excellent !
    Le récit qui nous est conté ici est simple et déplaira sans doute aux adeptes de l'action à tout crin avec effets spéciaux en veux-tu en voilà, mais peu importe. Car ce Vieil Homme et la Mer parle d'une histoire universelle, qui touche à l'âme et au cœur du spectateur, avec une épaisseur, une dimension, une force d'évocation qui ne sont propres qu'au style d'Alexandre Petrov. "Pourquoi utiliser le pinceau ? Mes doigts sont le chemin le plus court, le plus direct entre mon cœur et l'image que je crée" déclare le réalisateur, qui résume ainsi, sans prétention, tout le génie de son œuvre et balaye aussi net tout besoin de justification auprès des spectateurs qui pourraient trouver vain de consacrer autant d'années et d'efforts colossaux pour un seul film de vingt minutes. En transposant à l'écran un récit mondialement connu d'Ernest Hemingway, Petrov se fait avant tout plaisir, et nous aussi par la même occasion.
    Il convient de préciser au néophyte le travail abattu par Petrov pour ce court multi-primé, devenu rapidement une référence pour les amateurs d'animation du monde entier : l'animateur n'a eu recours aux pinceaux que pour déposer la peinture sur des plaques de verre rétro-éclairées, le reste ayant été littéralement peint du bout des doigts, dans des dégradés de couleurs et camaïeux de bleu. Le résultat, un véritable tableau animé de vingt minutes, au rythme de 24 peintures/sec (référence aux fameuses 24 images/sec), soit 29.000 tableaux peints sur verre au total. L'autre défi du film fut la maîtrise du format I-Max, qui amplifie la moindre image en décuplant la portée émotionnelle (voir encadré plus haut). Enfin, privilégiant tout autant le fond que la forme, le cinéaste s'était documenté en se rendant directement à Cuba, visitant la maison où Ernest Hemingway a vécu, ainsi que son restaurant préféré et le village du roman... Au final, l'œuvre frôle la perfection et suscite l'admiration en cela que chaque plan fait preuve d'une saisissante maîtrise de la perspective. Nous admirons de bout en bout une toile de maître, qui comme les plus grands peintres laisse même apercevoir par moments les traces de doigts, témoignant d'un véritable travail artisanal. Bouleversant.

    Film récompensé de l'Oscar® du meilleur court-métrage d'animation en 2000.
    Egalement récompensé du Grand Prix au Festival d'animation d'Annecy la même année.

     Note du disque 3.5 : Bon  Note de l'animé 4.5 : Excellent !
    Parmi la flopée de productions animées sorties ces dernières années, peu d'œuvres ont été si attendues sur support DVD que ce Vieil Homme et la Mer, à tel point, qu'un peu résigné, l'amateur avait presque fini par y renoncer. Mais c'était sans compter sur l'excellente et inattendue initiative des Editions Montparnasse qui, en novembre 2004, ont décidé de rendre enfin disponible ce petit joyau d'animation en numérique, dans une édition par ailleurs tout à fait complète. Assortie d'un bref making of, d'un court film en prises de vues réelles sur Hemingway et de trois autres courts-métrages du cinéaste, l'odyssée marine d'Alexandre Petrov est enfin à portée de main de toute DVDthèque qui se respecte.


    Points Forts Points Faibles
    + Une œuvre majeure du cinéma d'animation
    + Très bonne qualité technique du DVD
    + Les autres courts en suppléments
    (bravo à l'éditeur pour l'initiative !)
    - Making of un peu superficiel

    Note Globale
    4 : Très bon ! On en redemande !
    Matériel utilisé pour le test :
  • Lecteur DVD Toshiba SD-210EE
  • Téléviseur Philips
  • + Lecteur DVD-Rom Power DVD XP
  • © Ogden Entertainment
    Boutique


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