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Le Serpent Blanc

Edition Collector

Critique de Gersende Bollut, le Dimanche 24 Octobre 2004 à 17:47

Staff Technique
Producteur : Hiroshi Okawa
Réalisation : Taiji Yabushita et Kazuhiko Okabe
Scénario : Shin Uehara, Taiji Yabushita et Seiichi Yashiro
Dir. animation : Yasuji Mori et Akira Daikuhara
Dir. photographie : Takayoshi Tsukahara et Mitsuaki Ishikawa
Musique : Chuji Kinoshita
Acteurs : VO - Mariko Miyagi, Hisaya Morishige...
Fiche de l'animé
Public : Tous
Origine : Japon
Titre original : Hakuja den
Type : Film
Genre : Fantastique
Durée : 1 h 16 mn
Année de prod. : 1958
Produit par : Toei Doga

Fiche du DVD
Zone : 2 (Europe) 2 (Europe)
Format cinéma : 1.66
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3
Support : DVD-9 (1 face/2 couches)
Boitier :
Disponibilité : Disponible (19/10/2004)
Editeur : Wild Side Video
Format sonore
Japonais Français
Dolby Digital Mono 5.1
Japonais Mono ; Français 5.1

Sous-titre(s) : Français.
Bonus/Goodies :
  • Entretien avec Yoichi Kotabe et Isao Takahata
  • Le Serpent Blanc vu par des professionnels de l'animation
  • Filmographie
  • Les Affiches
  • Liens Internet
  • Bandes-annonces

  • 3.5 : Bon
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    Dans la Chine ancienne, un jeune enfant nommé Syusyen achète un serpent blanc sur un marché. Ses parents ne souhaitant pas accueillir l'animal dans le foyer, Syusyen doit donc se résigner à relâcher le reptile. Quelques années plus tard, il croise de nouveau le serpent blanc, qui cette fois-ci revêt les traits d'une charmante princesse : Painyan. Les deux jeunes gens tombent vite amoureux l'un de l'autre, mais leur passion se heurte à de nombreux obstacles, parmi lesquels Hokaï, un puissant bonze chasseur d'esprits...



     Image
    4 : Très bon !
    Tout comme Horus, paru quelques mois auparavant chez le même éditeur, le master a clairement été nettoyé, et le résultat est impressionnant si l'on considère l'ancienneté du film (cf. encadré ci-dessous pour plus de précisions techniques).
    Malgré de légers défauts de pellicule et une instabilité récurrente, les couleurs sont magnifiques, et la définition très satisfaisante.
     Son
    3.5 : Bon
    C'est bien sûr le doublage récent, spécifiquement créé à l'occasion de la sortie salles en avril 2004, qui est proposé sur cette édition. Et en VF 5.1 s'il vous plaît ! Du coup, la bande originale gagne en ampleur et les voix sont même plus claires et distinctes qu'en VO. Version originale également incluse, dans son format d'origine (Dolby Mono). La piste est étouffée et sature dans les aigus, mais le puriste optera pour cette version.
     Interactivité 3 : Sympathique Packaging
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    Après le logo miaulant de Wild Side, et une introduction animée mettant d'emblée dans l'ambiance du film, nous arrivons à l'écran principal du DVD, sonorisé et animé en arrière-plan. Fidèle à son habitude, l'éditeur a soigné les menus, et propose quelques compléments de programme expressément conçus pour le DVD.
    Nous trouvons en premier lieu un (très bref !) entretien avec Yoichi Kotabe et Isao Takahata, intéressant mais plutôt hors-sujet, puisque les deux auteurs reviennent surtout sur les conditions de travail au sein du studio Toei.

    Il faut donc se tourner vers le plat de résistance, un documentaire laissant la parole à des professionnels de l'animation, pour se sustenter davantage. Là interviennent, par ordre d'apparition, Philippe Landrot (animateur du Roi et l'Oiseau), Chris Delaporte (réalisateur de Kaena), Bertrand Rougier (spécialiste du cinéma d'animation et journaliste à Mad Movies) et Rintaro (réalisateur de Kamui et Metropolis). Divisé en cinq chapitres de longueur sensiblement égale, nommées "le Disney de l'Orient", "les animateurs du Serpent Blanc", "les mues de l'animation nippone", "un graphisme dictatorial" et "le legs du Serpent", ce documentaire revient pêle-mêle sur la forte inspiration disneyenne du long métrage, son aspect bâtard aussi, les divers éléments repris du Roi et l'Oiseau, mais également sur la full animation qui explique la fluidité de la mise en scène, et sur la valeur historique du Serpent Blanc. Les propos sont souvent pertinents mais tendent à digresser constamment vers d'autres œuvres, époques et mêmes cinématographies, comme si le Serpent Blanc ne pouvait être envisagé pour sa valeur intrinsèque, mais seulement à l'aune de son héritage. Signalons en outre l'inspidité des interventions de Chris Delaporte, qui n'aime manifestement pas le film et préfère revenir sur son Kaena, avec une prétention très déplacée.
    Suivent la filmographie bienvenue de Taiji Yabushita (en espérant une exploitation prochaine des autres productions signalées !), la bande-annonce hexagonale du film, ses affiches japonaise, française et anglaise, et enfin un écran renvoyant vers différents liens Internet -une section DVD-Rom offre d'ailleurs fonds d'écran et affiche imprimable entre autres joyeusetés.

    Wild Side a donc visiblement fait des efforts pour replacer à juste titre ce classique dans l'Histoire du cinéma d'animation mondial, mais la pertinence des bonus laisse parfois pantois. Peu ou prou d'indications notamment sur la carrière de Taiji Yabushita, les suppléments appuyant au contraire la forte impression que le film a laissé sur le très médiatisé Hayao Miyazaki. Mais l'édition reste pour autant soignée, et l'on devine sans peine les difficultés pour rassembler des éléments sur ce film datant tout de même de plus de quarante ans !

  • Entretien avec Yoichi Kotabe et Isao Takahata (4'10)
  • Le Serpent Blanc vu par des professionnels de l'animation (27')
  • Filmographie
  • Bande-annonce du Serpent Blanc
  • Les Affiches
  • Liens Internet
  • Bandes-annonces : Horus et Lizzie McGuire.

    - Livret exclusif de 30 pages

  •  Bilan technique   
    Pour ce film datant de 1958, l'éditeur a rencontré de nombreuses difficultés quant à la restauration d'une source vidéo visiblement fort abîmée. Voici quelques explications, fournies par Mme Brigitte Dutray, directrice technique de Wild Side Films, afin de mieux comprendre par quelles étapes est passé le Serpent Blanc avant d'être enfin proposé aux amateurs d'animation de l'Hexagone.

    "Lorsque nous avons reçu l'interpositif commandé au Japon pour la sortie du film, nous nous sommes aperçus qu'il avait, comme c’est malheureusement fréquent sur les films anciens, de gros défauts inhérents au négatif original, et donc photographiés sur la pellicule. Nous ne pouvions envisager de tirer des copies correctes à partir de cet élément pour une sortie en salles de cinéma. L'idée d'une restauration numérique s'est donc imposée d'elle-même. Mais ces restaurations, faites généralement en résolution 2 k ou 4 k avant retour au film sont toujours très onéreuses, et nous n’en avions évidemment pas les moyens.
    C'est alors qu'Olivier Chiavassa, du laboratoire Eclair, nous a proposé de faire un essai de télécinéma et transfert en HD, c’est-à-dire en Haute Définition avec une résolution de 1080 lignes, procédé plus fréquemment utilisé pour une remasterisation vidéo. L'opération consiste à faire un télécinéma avec réétalonnage au SPIRIT DATA CINE, puis transfert sur D6 ou D5 pour la restauration numérique de l'image à partir de logiciels comme le FLAME, et enfin, transfert sur cassette DTF pour un retour au film sur pellicule 35 mm. Nous avons été surpris par l'excellent résultat obtenu sur ce bout d'essai. Nous avons comparé un tirage sur positif 35, issu de l'interpositif, tel quel (en passant évidemment par la fabrication d’un internégatif, en photochimique).
    Il avait une forte dominante magenta, surtout dans les fondus, il était très poussiéreux, avec beaucoup de grain sur l'image, qui provoquait un fourmillement et la rendait floue. Notre essai, issu de l'étalonnage HD avait une image très brillante, très contrastée, avec une définition extraordinaire qu’on ne soupçonnait même pas dans l'essai photochimique. J'étais séduite, la restauration pouvait alors commencer. La vérification complète de l'interpositif avait montré de nombreuses poussières et tâches photographiées sur la pellicule, probablement liées au procédé d’animation de l’époque et traînant sur 4 ou 5 images, de grosses déchirures, des collures visibles et des sautes aux changements de plans, ainsi que des tâches de moisissures photographiées. Il y avait également des images noires, quelquefois jusqu'à 4 ou 5 à la suite -ces images noires correspondent à des bouts de pellicule vierge rajoutés autrefois lorsque la pellicule cassait- ce qui permettait de rester synchrone avec le son. L'information n'existe plus ; il faut donc la "réinventer" en recréant ces images à la palette graphique, soit en prenant l’image précédente, soit la suivante, ou même quelquefois les deux, reproduite plusieurs fois.
    Enfin, le négatif original étant très endommagé et inutilisable, TOEI a fabriqué l'interpositif à partir d'un C.R.I., ou inversible, procédé de tirage utilisé dans les années 60/70, sur pellicule négative, directement à partir du négatif original, donnant une qualité d'image médiocre et granuleuse. Les handicaps étaient donc lourds à la base. La restauration numérique s'est faite sur FLAME, après étalonnage complet de l'interpositif. Après un traitement anti-scratch pour éliminer les petites poussières, 60 heures de palette graphique ont été nécessaires pour réparer les défauts les plus visibles –moisissures, déchirures... et recréer les images manquantes.
    Nous avions également deux autres problèmes à régler pour une exploitation dans les salles : le premier était le format 1.37. Ce format, bien qu'encore exploité dans les salles ART ET ESSAI, est peu exploité dans les salles grand public, plus habituées à projeter une image Scope, ou même 1.85 sur grand écran. Le deuxième était la durée des bobines, 300 mètres de pellicule (soit environ 10 min de film comme cela se faisait autrefois sur les négatifs) au lieu de 600 mètres (environ 20 min) comme c’est le cas actuellement. Pour le format, nous avions, lors de nos essais, envisagé deux solutions : soit "shooter" sur format 1.66, mais en laissant l'image en 1.37, ce qui donnait une image un peu "carrée", avec des bandes noires à gauche et à droite ; soit recadrer en 1.66 au moment de l'étalonnage et du transfert télécinéma pour un retour au film directement dans un format 1.66.
    Nous avons fait ce choix, en étant extrêmement prudents sur le recadrage, et très respectueux de l'image originale, en prenant grand soin de ne rogner que très légèrement sur l'image d’origine. Pour la longueur des bobines, nous avons assemblé les bobines de 10 minutes en 20 minutes, également très en amont du travail, c'est-à-dire avant le transfert, et en parallèle avec le son original, pour éviter les mauvaises coupes aux fins de bobine. Enfin, le film sera essentiellement exploité en version française ; c’est pour cela que nous avons restauré, chez DIAPASON, la version internationale (c'est-à-dire la bande musique et effets qui permet d'enregistrer une version doublée) recréant ainsi un son 5.1 pour un mixage et une exploitation SR et SRD, alors que le son d’origine est mono.
    "

     Bilan artistique   
    3.5 : Bon
    "Pour moi, la vision du Serpent Blanc a été une expérience très intense" avoue Hayao Miyazaki. Considéré comme un film important dans l'Histoire de la japanimation, le Serpent Blanc a évidemment subi les outrages du temps, et le rythme, le montage et les divers rebondissements, non contents d'apparaître fort datés, auront peine à satisfaire le jeune public des années 2000, auquel le récit le destine avant tout. Reste une très touchante histoire d'amour tumultueuse, à la fois déchirante et déchirée, servie par une animation hors-pair immédiatement identifiable aux productions Toei. La finesse des traits, la richesse des décors et la subtilité dans les nuances de couleurs ne manquent pas de retenir l'intérêt du spectateur... tout comme le caractère des protagonistes, bien moins manichéens qu'un personnage disneyen (l'allusion n'est pas fortuite vu la large influence, revendiquée, de l'école Disney sur cette production nippone).
    Surtout, ce classique est le tout premier film d'animation japonais en couleurs, et le premier produit avec des moyens industriels. Le Serpent Blanc marque ainsi les débuts d'une japanimation d'envergure, avec de hautes ambitions. Le réalisateur Taiji Yabushita constitua une équipe de 42 dessinateurs, formés par Yasuji Mori et Akira Daikuhara (animateurs principaux), qui travaillèrent sur le long métrage pendant plus de deux ans... et produisirent quelques 50.000 dessins en tout et pour tout. De la belle ouvrage en somme, et un double hommage à des traditions séculaires, puisqu'il s'inscrit à la fois dans une lignée picturale proprement asiatique, et propose un conte tout en délicatesse à même de perpétuer l'esprit et le respect des récits ancestraux.

     Note du disque 3.5 : Bon  Note de l'animé 3.5 : Bon
    Voici une édition aux petits oignons pour un film qui n'en attendait pas moins. Ainsi que le souligne le journaliste Bertrand Rougier dans les suppléments, le Serpent Blanc doit avant tout être considéré pour son apport historique fondamental, toutefois il ne manque ni de charme ni de poésie. Les plus jeunes spectateurs auront sans doute peine à retenir leur attention, mais pour l'amateur d'animation, la disponibilité française de ce classique de 1958 est une véritable aubaine.


    Points Forts Points Faibles
    + Film-date dans l'Histoire de la japanimation
    + Extrême qualité du graphisme
    + Poésie du récit
    + Qualité technique du DVD excellente
    - Ça a vieilli...
    - L'intérêt des suppléments est inégal

    Note Globale
    3.5 : Bon titre ! A conseiller.
    Matériel utilisé pour le test :
  • Lecteur DVD Toshiba SD-210EE
  • Téléviseur Philips
  • + Lecteur DVD-Rom Power DVD XP
  • © Toei Doga
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