Pour en savoir plus sur l'île de Black Mor, je vous conseille le site suivant :
http://www.awn.com/folioscope/distribution/BlackMor/

L'île de Black Mor est un film qui nous présente un style bien différent de ce que l'on a pu voir ces derniers temps dans l'hexagone. Loin de la 3D de Kaena ou des couleurs chaleureuses des Enfants de la Pluie, on entre ici de plain pied dans une vraie peinture, ou une bande dessinée, où les divers éléments s'animent naturellement. C'est suite à un séjour en Bretagne que Jean-François Laguionie définira ce style. Il s'inspirera des affichistes paysagers des années 30 et d'un peintre breton pour lequel il a eu un coup de foudre : Henri Rivière. De cette rencontre naîtront des décors pastels très épurés, et pourtant très vivants. Les personnages, aux contours épais, limite grossiers, sont dans les mêmes teintes de couleurs et s'harmonisent parfaitement avec ces décors. L'ensemble donne souvent un aspect mélancolique à l'ambiance du film. Le style cependant très simpliste des personnages ne plaira pas forcément à tout le monde. Loin de l'animation japonaise, on a plutôt ici l'impression d'être dans une bande-dessinée qui prend vie. Le résultat est plutôt agréable, avec certains passages de toute beauté.

Au niveau des personnages, on a là une brochette d'individus finalement très stéréotypés : Kid, le jeune héros intrépide, quoique un peu trop arrogant, qui découvre la vie à travers plusieurs épreuves tout au long du film. Petit Moine, La fille maligne qui aide "celui qu'elle aime" et qui le poussera à aller jusqu'au bout de ses épreuves. Le duo de compères, l'un étant pas très finaud (La Ficelle), l'autre plutôt fourbe (Mac Gregor), et Taka, le grand costaud de l'aventure. Sans oublier la mascotte en la présence de Jim le babouin. Une équipe hétéroclite qui se complète plus ou moins, chacun ayant son caractère bien défini, où seul celui du Kid finalement évoluera.