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Horus, Prince du Soleil
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Edition Collector 
Critique de Gersende Bollut, le Jeudi 29 Juillet 2004 à 11:20
Staff Technique Prod. exécutif : Hiroshi Okawa Producteur : Masajiro Seki, Satoru Ainoda, Toru Hara et Tasuku Saito Réalisation : Isao Takahata Scénario : Kazuo Fukazawa Décors : Masahiro Ioka Dir. artistique : Hayao Miyazaki Dir. animation : Yasuo Otsuka Dir. photographie : Jiro Yoshimura Musique : Yoshio Mamiya Acteurs : VO - Hisako Ôkata, Etsuko Ichihara, Yukari Asai, Mikijiro Hira, Masao Mishima, Eijirô Tono, Hisa Yakomori, Tadashi Yokouchi...
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Fiche de l'animéPublic : Tous
Origine : Japon
Titre original : Taiyo no oji : Horusu no daiboken
Type : Film
Genre : Fantastique
Durée : 1 h 39 mn
Année de prod. : 1968
Produit par : Toei Doga
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Fiche du DVD |
Zone : 2 (Europe) 
Format cinéma : 2.35 Cinémascope
Format vidéo : 16/9 compatible 4/3 Support : DVD-9 (1 face/2 couches) Boitier : Disponibilité : Disponible (17/08/2004) Editeur : Wild Side Video
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Bonus/Goodies : Entretien avec Isao Takahata (réalisateur)
Entretien avec Yôichi Kotabe (animateur principal)
Autour d'Horus
- L'animation droit au coeur
- L'animation d'Horus vue par des spécialistes
- Miyazaki, Takahata : le choc de deux géants
Karaoké
Sections DVD-Rom
Bandes-annonces
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Jeune garçon courageux, Horus a reçu l'épée du Soleil des mains de Moog, le géant de roche, et a refusé le pacte que lui proposait le démon, Grunwald. Fier de lui, il ramène l'épée à son père, mourant, qui lui confie une mission : sauver son peuple d'une créature qui terrorise le pays. Commence alors pour le jeune garçon sans peur un très long voyage, qui le conduira plus loin qu'il ne l'aurait imaginé, à la recherche de ses origines...
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Image |
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Le master a clairement été nettoyé, et le résultat est impressionnant, considérant l'ancienneté du film. Toutefois il semble subsister un très léger voile, sans doute afin de rester fidèle aux tonalités d'origine données par la direction artistique (les couleurs manquent ainsi parfois d'éclat).
Hormis cela, la compression est optimale et le piqué fabuleux de précision.
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Son |
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En plus du doublage récent, spécifiquement créé à l'occasion de la sortie salles début 2004, et particulièrement réussi, le film est proposé dans une piste VF 5.1. Les divers effets, judicieusement répartis sur les cinq canaux, sont agréables et augmentent l'immersion du spectateur. La VO, en simple Stéréo, est évidemment plus étouffée mais reste très correcte.
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| Interactivité |
 | | Packaging |
Après le logo miaulant de Wild Side, et une introduction animée mettant d'emblée dans l'ambiance du film, nous arrivons à l'écran principal du DVD, sonorisé et animé en arrière-plan. L'accès aux différents menus est amené par des transitions, également animées, de bonne facture. Sur la première galette, outre les options de rigueur ( Audio et Chapitrage), nous avons droit à une section DVD-Rom avec fond d'écran, écran de veille, large galerie de photos et affiche du film imprimable, à la bande-annonce d' Horus, et à deux bandes-annonces de l'éditeur -le meilleur côtoyant le pire.
Passons à la deuxième galette, distinguant cette édition Collector de la version simple.
Pour commencer, deux entretiens successifs. D'une part du réalisateur, qui n'est autre que l'illustre Isao Takahata, et d'autre part de l'animateur principal Yôichi Kotabe. Le premier revient bien évidemment sur la création du long métrage, avec l'aspect manichéen qu'il a fermement cherché à éviter, tout en regrettant l'austérité générale du film (préférant la distance, souvent introduite par l'humour). Le second s'attarde sur l'aspect technique des effets d' Horus, notamment le réalisme porté à la figuration de la mer. Deux entretiens en VOST très sympathiques, mais hélas un peu courts.
S'ensuit une section sobrement intitulée Autour d'Horus, proposant diverses featurettes hautement dignes d'intérêt. Tout d'abord un documentaire axé sur la production du long métrage, narrée par le sémillant Serge Bromberg. Toujours aussi passionnant et pertinent, le directeur artistique du festival d'Annecy revient sur la full animation et le style UPA (le film est à la croisée des deux genres), puis sur le stade de la carrière de Takahata et de Miyazaki lors de la production d' Horus. Entre analyse de la violence somme toute retenue et de la dualité du long métrage (avec un monstre de l'animation tourné vers l'extérieur et un génie tourné vers l'intérieur), et supputations quant à l'implication effective de Miyazaki -un long métrage aussi ambitieux pour l'époque ne peut être que le fruit d'une équipe, Serge Bromberg nous montre Horus sous un jour nouveau, avec un éclairage intéressant que le visionnage ne laissait pas forcément supposer.
Puis nous enchaînons sur un documentaire nommé Horus vu par..., avec l'intervention de personnalités du milieu de l'animation : Bernard Deyriès ( Ulysse 31, les Mystérieuses Cités d'Or), Olivier Cotte (professeur aux Gobelins), Jean-Pierre Tardivel ( les Mondes Engloutis)... et René Borg ( les Shadoks, Ulysse 31), non crédité dans le menu, aux côtés des trois premiers ! Un reportage captivant avec moult expériences et points de vue des uns et des autres. Non moins captivant est le documentaire qui suit, Miyazaki, Takahata, le choc des géants. Là, nombre de spécialistes de l'animation japonaise (et même un sur les légendes nordiques !) explicitent le contexte dans lequel Horus a vu le jour, et la représentation du peuple aïnou dans le long métrage. Les propos sont dignes d'intérêt, les informations passionnantes et les intervenants indéniablement cultivés et amoureux du cinéma d'animation.
Enfin est proposé un bref karaoké de l'insupportable mélopée Gardez toujours vos beaux yeux clos, quand luit l'étoile la haut... de l'intrigante Hilda, et une section DVD-Rom plus riche que celle du DVD 1.
Wild Side a mis les petits plats dans les grands pour l'édition DVD de ce classique de la japanimation, avec plus d'une heure de suppléments, brillamment conçus et d'une pertinence incontestable. A noter toutefois une ou deux coquilles, notamment dans les menus où Miyazaki est orthographié 'Miyasaki', et surtout certains modules qui auraient pu être davantage approfondis... mais la présence de tels bonus est déjà une vraie chance, pour les cinéphiles purs et durs comme pour les amateurs d'animation occasionnels. Note maximale ou presque donc, si l'on tient compte de la possibilité d'un développement plus poussé... mais l'on frise tout de même la perfection.
Note : La version fournie par l'éditeur étant bêta, nous ne sommes pas en mesure de juger de la qualité du packaging. Signalons simplement qu'il s'agira d'un digipack, accompagné d'un livret de 24 pages qui devrait contenir des informations complémentaires et une large iconographie du long métrage.
DVD 1
- Bande-annonce d'Horus
- Section DVD-Rom
. Fond d'écran, écran de veille, galerie de photos et affiche du film imprimable.
- Bandes-annonces : le Serpent Blanc et Lizzie McGuire.
DVD 2
- Entretien avec Isao Takahata (réalisateur) (12'30)
- Entretien avec Yôichi Kotabe (animateur principal) (4'25)
- Autour d'Horus
. L'animation droit au coeur (14')
. L'animation d'Horus vue par des spécialistes (20')
. Miyazaki, Takahata : le choc de deux géants (18'40)
- Karaoké (1'20)
- Section DVD-Rom
. Jeux interactifs (puzzle, labyrinthe).
- Livret exclusif de 24 pages
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Parole d'artiste... |
Les suppléments de cette édition Collector ne laissant guère s'exprimer Hayao Miyazaki, j'ai choisi de rapporter ici quelques propos du cinéaste quant à son implication sur Horus (propos issus du dossier de presse) :
" C'est en travaillant sur Horus, Prince du Soleil que j'ai appris le B.A.-BA du cinéma, confesse Miyazaki. Pour ce film, Yasuo Otsuka occupait le poste-clef de directeur de l'animation. J'étais ravi de collaborer avec lui. A l’époque, j’occupais le bas de l'échelle dans la hiérarchie des animateurs. Pour Horus , nous étions cinq, et le cinquième, c'était moi. Bien que jeune, j'ai beaucoup discuté avec Yasuo Otsuka. Je lui ai fait part de ma volonté de progresser et d'améliorer la qualité technique des dessins animés sur lesquels je travaillais. Certes, j'étais encore un novice. Maintenant, lorsque je vois certaines parties de Horus sur lesquelles j'ai œuvré, je me dis qu'elles ont été réalisées avec la fougue de la jeunesse.
J'ai personnellement dessiné le village et les accessoires. Mais j'ai laissé beaucoup de points en suspend. Par exemple, je crois qu'il aurait fallu entourer le village d'une barrière ou d'un fossé. Ainsi, le petit bourg aurait été un ensemble plus concentré, plus retiré. De même, fallait-il, ou non, montrer des champs cultivés ?
 Je me suis beaucoup servi de documents pour établir ma charte graphique. Un livre comme The Ship m’a fourni les images de bateaux du premier âge de fer, que j'ai réutilisées pour les embarcations de Horus . Par contre, pour le village, mes sources d'inspiration furent beaucoup plus diverses. J’avais l’intention de faire du petit bourg un lieu où l'on vivait de la chasse et de la pêche. Pour ce genre de communauté le poisson a évidemment une grande importance. Depuis toujours les peuples comme les aïnous utilisaient les ressources naturelles de l'eau. J'ai fait attention à bien illustrer cela.
Quant au géant de roche, c'est à l'origine un dessin que j'ai fait lorsque j’étais étudiant. Il m'arrive encore très souvent de recycler des idées. Le géant de roche original était un personnage ayant assisté à la création du monde. Et, à cause du comportement des hommes, il a préféré se fondre dans la terre. Il n'était pas fait de pierre au début, mais de boue. Avec son souffle il était capable de rendre la vie à tous les arbres morts. Même les fibres des vêtements prenaient racine...
Au moment de la production de Horus , je n’étais pas encore très attentif à l’idée d’adopter des techniques cinématographiques. Heureusement, c'est Isao Takahata qui prenait ce genre de décisions. Moi, j'exécutais ses commandes, et cela me convenait très bien. La mise en scène de Takahata est assez orthodoxe. Il accorde une grande importance à la juste représentation du temps et de l'espace. J'ai subi sa grande influence. Après, tout est question de réalisme, de fantasy et de mensonge. Or, je suis plus fantasque que Isao Takahata".
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Bilan artistique |
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Il n'est pas sûr, objectivement, qu' Horus, Prince du Soleil ait bénéficié d'une quelconque sortie française si les noms d'Isao Takahata et Hayao Miyazaki n'avaient été associés au projet... Comment expliquer autrement, en effet, qu'un film de 1968 produit à la Toei puisse sortir en 2004 dans nos contrées, si ce n'est par la reconnaissance retentissante, mais tardive, de ces deux maîtres de la japanimation ? Quoi qu'il en soit, il s'agit là d'une aubaine pour l'amateur français féru d'animation, qui peut remercier le producteur-distributeur-éditeur Wild Side de cette sortie hexagonale. Une sortie sur le tard certes, mais dans des conditions techniques et avec une fidélité à l'œuvre originale qui forcent le respect, avec notamment une image remasterisée et un doublage français aux petits oignons.
Sur le fond, voici un joli long métrage, film-date si on le replace dans son contexte de production, souffrant objectivement d'un rythme inégal, de séquences parfois bâclées, de chansons peu inspirées et d'une mise en scène qui aurait gagné à être plus alerte.  Par ailleurs, les multiples contes et légendes pillés pour constituer la trame narrative ne sont pas de toute première originalité. Cela dit, quelques rebondissements étonnent, plusieurs séquences d'action impressionnent, et pléthore d'éléments préfigurent déjà les grands chefs-d'œuvre des deux fameux maîtres de l'animation impliqués sur le film ( Nausicaä et Mononoké en tête). Des fragments que les passionnés d'animation relèveront avec plaisir, goûtant au luxe de découvrir un long métrage visionnaire avec l'œil exercé du spécialiste. Néanmoins, cette œuvre boursouflée ne restera pas dans les annales du 7ème art, demeurant une curiosité animée dont l'importance contextuelle dépasse la portée artistique intrinsèque.
- Prolongez l'univers de ce film en lisant l'article que nous lui avions consacré lors de la sortie en salles.
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| Points Forts |
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Points Faibles |
+ Film-date dans l'Histoire de la japanimation
+ Collaboration Takahata / Miyazaki
+ Qualité technique du DVD excellente
+ Suppléments fabuleux |
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- Une œuvre qui a subi les outrages du temps
- Suppléments intéressants...
mais on en voudrait toujours plus ! |
Matériel utilisé pour le test :
Lecteur DVD Toshiba SD-210EE
Téléviseur Philips
+ Lecteur DVD-Rom Power DVD XP |
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| Gersende |
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