Pour ce titre à fort potentiel, l'éditeur nous propose un doublage français, réalisé par Chinkel, qui effectue une fois de plus un excellent travail. D'un point de vue strictement technique, d'abord, on a affaire à une mixage qui respecte parfaitement la mise en scène sonore originale et qui nous offre un excellent équilibre entre voix et musique.
    Pour ce qui est des voix à proprement parler, j'avoue avoir été séduit par la grande majorité des acteurs, que ce soit Thierry Bourdon, qui fait bien ressortir le côté introverti et naïf de Tsukasa, Bruno Magne qui nous campe un Bear paternaliste et condescendant ou encore une Laurence Bréheret à la voix jeune et chaleureuse, mais qui sait faire preuve d'autorité face aux Chevaliers Rouges. On pourrait par contre souhaiter un peu plus d'exubérence pour Mimiru, et la voix de Morganna est à mon sens empruntée et bien peu impliquée. Heureusement, le rôle reste mineur pour l'instant. Quoi qu'il en soit, l'approche globale est très convaincante et les amateurs de VF se régaleront.
    L'adaptation, elle, se révèle excellente également. Le doublage colle un peu moins à l'original que les sous-titres, synchro oblige, sans faire preuve d'infidélité cependant.On reste bien dans le ton de la série même si certains passages ont été légèrement "adoucis" (au niveau du langage employé notamment), en raison de la diffusion TV. Mon seul véritable regret au niveau des sous-titres est la transcription de "Bear" par "Béa", pour un personnage qui n'a vraiment rien de féminin...

    La chose qui m'a frappé d'emblée lorsque j'ai regardé .hack//SIGN pour la première fois, c'est la fabuleuse palette de couleurs utilisée pour dépeindre l'univers du jeu vidéo "The World". Elle donne une impression de rêve et de dépaysement total et nous plonge directement dans l'atmosphère onirique du jeu. Cette impression est encore renforcée par la qualité des décors, riches et détaillés, qui nous offrent des paysages étranges, imaginaires, magnifiés encore une fois par de superbes jeux de lumière. En fait, on retrouve ici les qualités qui faisaient déjà le prix de Noir, la précédente production du studio.
    Le character design, assez dépouillé mais agréable, semble lui plus inégal. Pas moins de quatre character designers sont crédités au générique, et l'on remarque de fait une certaine différence de style entre les personnages, certains semblant moins bien réalisés que d'autres.
    Au niveau de l'histoire, il est impossible de dire au vu de ces quatre premiers épisodes où la série va nous mener. En effet, on se retrouve plongé dans le jeu en ligne "The World" en compagnie de l'un des joueurs, Tsukasa, un garçon renfermé et peu communicatif et l'on s'efforce avant tout de comprendre ce qui se passe. Les auteurs ne donnent en effet pas beaucoup d'informations et le spectateur doit découvrir et comprendre l'univers du jeu par lui-même. La base du scénario est assez mince (on ne peut pas vraiment parler d'histoire à ce stade de la série) et l'on retrouve déjà ces "divines lenteurs" et ce rythme très particulier qu'il y avait dans Noir également.
    Quant aux musiques, on retrouve avec grand plaisir les compositions inspirées et envoûtantes de Yuki Kajiura, qui alternent musique seule et passages chantés. Gageons qu' "OBSESSION", le générique de début interprété par See-Saw, vous trottera très rapidement en tête...