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  Horus, l'ancêtre du Studio Ghibli.

Horus, prince du soleil
(Horusu no daiboken)

Réalisé par Isao Takahata
Année de prod. : 1968
Durée : 1h 22mn.
Sortie : 04 Février 2004
Site Officiel Français






© Bac Distribution
Alors que la cote de popularité de Miyazaki et du Studio Ghibli ne cesse de croître depuis la distribution du Voyage de Chihiro en France par Gaumont-Buena Vista, la société Bac Distribution se lance à son tour sur les traces du maître avec la sortie en salle le 4 février 2004 de Horus, prince du soleil. Ce long-métrage d'animation réalisé en 1968 est considéré par certains comme LE film-clé de l'animation japonaise moderne. Dans les crédits nous retrouvons deux artistes qui ne nous sont pas totalement inconnus : Hayao Miyazaki et Isao Takahata, les fondateurs du désormais célèbre Studio Ghibli...

La projection commence par une scène de bravoure impressionnante opposant Horus à une meute de loups acharnés. Ceux qui connaissent la série Conan le fils du futur ne seront pas trop désorientés, le début de l'histoire étant pratiquement le même. Le jeune Horus vit sur une île sauvage avec son père déjà très âgé. Avant de s'éteindre, ce dernier lui demande de rejoindre les hommes du continent. Horus part donc à l'aventure avec son fidèle compagnon (un ours) sur son bâteau. Il va faire la rencontre de villageois soumis au joug d'un démon cruel...


UN PROJET AMBITIEUX...

Face à l'engouement du public pour les séries TV dès leur apparition au début des années 60, la réalisation de long-métrages relève de la gageure. Le célèbre studio Tôei décide pourtant de se lancer dans la production d'un film ambitieux. L'équipe est formée autour d'Isao Takahata et d'Hayao Miyazaki, qui se retrouvent à nouveau après s'être rencontrés sur la série Ken, l'enfant loup, en 1963. Ils sont respectivement sur ce film réalisateur et directeur artistique. Avec l'animateur Yasuo Ôtsuka, ils vont tenter de propulser le cinéma d'animation japonais vers de nouveaux horizons, en apportant notament une vision plus adulte que ce qui se faisait jusqu'alors. Et c'est sur ce point particulier que la presse a vendu le film, n'hésitant pas à citer régulièrement une déclaration de Miyazaki : "A l'époque, à la Tôei, on nous donnait des indications du genre : les enfants aiment les petits animaux, seules les histoires classiques font vendre des tickets de cinéma... Ce qui était très limitatif. Heureusement, il fut facile pour nous de nous insurger, car même si nous rentrions dans une période de crise pour le cinéma japonais, la Tôei avait des fondations solides, et donc nous n'avons pas hésité à les attaquer".


...MAIS DECEVANT

La séance une fois achevée, c'est la consternation la plus parfaite. Si la volonté des auteurs était de s'affranchir des poncifs et autres infantilités, le temps a tôt fait de la balayer du revers de la main. Bien que l'aspect psychologique des personnages soit plus développé que de coutume, on ne peut aujourd'hui décemment pas affirmer que les intentions citées ci-dessus correspondent au contenu du film, qui reste malgré tout très enfantin. Les enfants restent indéniablement le coeur de cible de Horus. On trouve pléthore d'animaux trognons, des dialogues simplets, et la mièvrerie qui suinte des chansonnettes poussées par la jeune Hilda finit de nous convaincre.

Certaines coupes dans le budget et la production chaotique du film donnent le coup de grâce. L'animation est d'un autre âge. En dehors de quelques séquences très bien animées, les scènes dont on attend le plus passent complètement à côté de l'effet recherché. Le chara-design est très simple, loin de toutes sophistications. Cette forme d'épuration se retrouve dans des décors peu fouillés. On ne rentrera pas ici dans les détails mais sachez que la réalisation est plus que décevante. Isao Takahata multiplie les mouvements de caméra et autre zooms sur des images fixes.

Ce film daté comporte malgré tout les germes des futures productions Ghibli, à commencer par une créativité visuelle animée par un souffle épique. Au final, Horus est un film à voir si vous êtes passionné par l'animation et que vous voulez parfaire votre culture. Mais globalement, en dehors de son contexte historique, le filon Miyazaki et Takahata commence à s'user, et l'aspect si basique de ce vieux long-métrage en décevra certainement plus d'un.

Article écrit par Laurent Girard & Simon Van Daele
[Tous droits réservés]

 
  
Mazinga, Simon le Samedi 07 Février 2004 à 11:38 


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