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Bilan technique RahXephon est ce que l’on va appeler une série à gros budget, BONES ayant misé gros sur une réussite éventuelle de sa série. Tout le tapage publicitaire réalisé avant même la diffusion du premier épisode au Japon nous promettait monts et merveilles. Force est de constater que la série est véritablement un régal pour les yeux et les oreilles. Le character design est magnifique, on évite les stéréotypes des dernières productions japonaises en ce qui concerne les yeux, la taille des personnages et leurs traits de caractère. Les personnages sont crédibles tant au niveau physique qu’au niveau psychologique. Vous ne trouverez pas de cheveux de couleur criarde ou de grand yeux de biche dans cette série, c’est une évidence. Quelques personnages sont assez proches physiquement mais ils restent tous reconnaissables de par leur façon de se comporter. L’animation de la série est excellente. La série a été réalisée totalement en numérique mais sans effets 3D, c’est assez rare pour le signaler pour une série avec un tel budget. Les plans sont léchés, on remarque ainsi l’excellent travail apporté aux décors et aux arrière-plans. La mise en scène est excellente mais reste assez classique si on la compare à d’autres séries récentes. Une mention spéciale pour l’exceptionnel épisode 19 où Ayato combat un Dolem en plein centre ville juste après son retour de Tokyo Jupiter. L’expression des sentiments de l’amie bleue d’Ayato est admirablement retranscrite par la succession des différents plans et la mise en scène dynamique de cet épisode. RahXephon est donc une totale réussite technique, c’est sans doute la plus belle série de l’année 2002. Bilan artistique Même si on cite beaucoup la série Evangelion comme référence quand on parle de RahXephon, il ne faut pas faire d’amalgame entre ces deux séries en ce qui concerne l’histoire et l’ambiance générale. L’histoire de RahXephon est complexe et torturée. Ayato est le personnage clé de l’histoire, c’est un garçon très gentil et discret, presque effacé, surtout si on se base sur les premiers épisodes. Son parcours sera semé d’embûches et de rencontres diverses. On aurait pu craindre une série nous racontant les doutes existentiels d’un héros insipide, inodore et incolore, heureusement, il n’en est rien ! La série est une succession de découvertes disséminées avec parcimonie et de combats entre TERRA et MU. Les révélations font mouche et sont suffisamment bien expliquées pour ne pas perdre le spectateur inattentif. Comme dans beaucoup de séries du même genre, on retrouve de titanesques combats de robots géants qui se terminent toujours par la victoire de notre héros. En y regardant de plus près, on se rend compte que RahXephon est une série qui privilégie les rapports entres les différents personnages plutôt que de miser sur l’aspect combats entre Mechas. En effet, la galerie de personnages est fournie et variée. Les personnages secondaires sont bien développés et disposent pour la plupart d’un passé tragique. Même si le côté dramatique de la série est prépondérant, il n’occulte pas totalement un certain humour. RahXephon ne se limite donc pas seulement au registre dramatique, ce qui est une bonne chose. Si il y a bien un aspect sur lequel RahXephon est très différent des autres séries sorties en 2002, c’est l’aspect musical, sortie tout droit de l’imaginaire d’Ichiko Hashimoto (également actrice dans la série, elle joue le rôle de la mère d’Ayato). Il faut bien avouer que cette dernière a réalisé un exploit en collant parfaitement à l’univers Hi-Tech et dramatique de la série. Elle a écrit et chanté le générique de fin « Yume no Tamago » alors que le générique de début « Hemisphere » est chanté par Maaya Sakamoto. Il est amusant de remarquer que Maaya Sakamoto ne devait que chanter ce générique dans son contrat initial. Sa voix a convaincu la production de lui laisser interpréter un des rôles principaux, celui de Reika Mishima. On trouve dans les bandes originales de RahXephon tout ce que l’on ne trouve pas ailleurs : du jazz, de la techno, un orchestre et des génériques s’éloignant de la J-Pop. RahXephon est une série unique au niveau artistique et force est de constater que les risques pris par Yutaka Izubuchi, le directeur de la série, sont payants tout au long cet exceptionnel voyage dans les sentiments humains. Conclusion RahXephon est devenue une série culte au Japon et dans le monde avant même qu’elle ne soit disponible en édition DVD en Europe et aux États-Unis. Conscient du phénomène, BONES a donc placé la barre très haut tant au niveau de la qualité de leur série qu’au niveau des droits de diffusion et de distribution à l’étranger. Même si le prix d’achat de la licence est très élevé, il faut bien reconnaître que le résultat est absolument prodigieux et l’on ne s’ennuie pas une seule seconde. En multipliant les personnages profonds et attachants, les auteurs ont offert à RahXephon des personnages populaires et appréciés par le public japonais, qui classe depuis longtemps Ayato parmi les 5 personnages masculins les plus populaires même un an après la sortie de la série. Loin d’être aussi complexe qu’Evangelion, RahXephon est une série qui nécessite cependant plusieurs visionnages avant de comprendre tous les tenants et les aboutissants de cet univers. On évite également une fin trop philosophique et compliquée. Vous l’aurez compris, je vous recommande fortement cette série pour peu que vous aimiez les univers décalés, la mythologie dans son ensemble et les histoires tragiques. Avec autant de qualités à faire valoir, ce serait un crime de rater RahXephon lors de son inévitable sortie en DVD en France d’ici quelques mois. Originalité Plaisir visuel Scénario Réalisation Note Globale |
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Dossier réalisé par Arnaud Lautier (Grouick), Design © Simon Van Daele 2003 © BONES / RAHXEPHON PROJECT / YUTAKA IZUBUCHI |
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