Découvrez jusqu'au 27 octobre à la Fondation Cartier (261, Bld Raspail à Paris), une petite exposition sur l'environnement japonais, moderne et coloré de Takashi Murakami.
SOMMAIRE :
1- LES OEUVRES EXPOSEES
2- IMPRESSION GENERALE
3- TAKASHI MURAKAMI
LES OEUVRES EXPOSEES
 Au rez-de-chaussée les œuvres réalisées spécialement pour les lieux, avec couleur unie, forme simple, et gigantisme.
Imaginez un mur de 6m de haut et de 10m de large avec comme motif des milliers de fleurs. On passe d'un univers totalement magique (tapis de fleurs, champignon géant, personnage kawaii), que l'on aimerait trouver dans les chambres des enfants, à un univers plus cauchemardesque, avec des formes dégoulinantes, dents pointues, et œil noir.
En observant ces fresques, je me suis demandé pourquoi le public était constitué principalement de jeunes adultes, et non pas d'enfants... Mais quand on se retrouve au sous-sol dans l'espace Coloriage, on se rend vite compte que certaines œuvres sont destinées à un public beaucoup plus averti.
 Une fois au sous-sol donc, on découvre des œuvres des plus variées, et des surprises.
Certaines œuvres s'apparentent à des collections, c'est ainsi que l'on retrouve une étagère remplie de boîtes contenant des maquettes de robots, ceci à côté de mechas à taille humaine. Un couloir plus loin on découvre une étagère avec une centaine de jouets Pokémon, paraissant tout droit sortis de Kinder surprise, que tout enfant rêverait d'avoir. Plus loin, au centre d'une pièce, une maison traditionnelle japonaise en carton d'emballage japonais.
A côté de ces œuvres en volume on retrouve des toiles de divers artistes. Là aussi on voit les choses en grand, avec une fresque séparée en 2 parties, une qui représente le chaos et l'autre une sorte d'éden, le tout parfaitement clair, avec des contrastes de couleurs impressionnants et un dessin 'informatique' très perfectionné. Une autre œuvre des plus troublantes nous présente une femme sous l'emprise sexuelle d'un dragon tentaculaire, écrasant la ville, tout ceci dans un format démesuré.
On retrouve également avec la plus grande surprise, pour la 1ère fois en Europe, des tableaux de l'éclectique Takeshi Kitano, représentant des animaux imaginaires à tête de fleur.
IMPRESSION GENERALE
Pour moi cette exposition reflète un peu le même mouvement que l'on retrouve en France en ce moment, "la modernisation/recyclage des œuvres des années 70-80".
Effectivement on retrouve les archétypes de cette période remis au goût du jour avec les techniques les plus modernes, et principalement les techniques informatiques. Du vectoriel dans tous les sens, des gammes de couleurs impressionnantes.
Ce que l'on peut regretter c'est que les œuvres qui auraient pu être destinées aux enfants soit au milieu d'œuvre exclusivement réservées aux adultes, ce qui limite la popularité d’une telle exposition qui pourrait choquer par ces contrastes de sentiments violence/bonté, typiquement japonais.
Cette exposition est courte mais elle possède des œuvres excellentes, qui font voyager du magique au maléfique.
Vue de l'exposition Coloriage © Makoto Aida © Chiho Aoshima / Kaikai Kiki - Photo : André Morin
TAKASHI MURAKAMI
 Murakami est un membre influent d’une nouvelle génération d’artistes qui a émergé au début des années 90. Elle se caractérise par la création de travaux extrêmement colorés, divertissants, qui stimulent nos sens. Elle se distingue aussi par son profond attachement à la culture japonaise, marquée par l’expansion industrielle et économique, avec laquelle ils ont grandi. Les Anime et les Mangas ne sont plus considérés comme simples éléments constitutifs d’une subculture mais sont bel et bien au cœur de leur réflexion artistique.
Takashi Murakami, depuis son enfance, a toujours été attiré par les mangas et ne souhaitait qu’une chose, devenir réalisateur de films d’animation. Pensant ne pas avoir les aptitudes nécessaires, il décide de s’inscrire dans une école d’Art pour étudier le Nihon-Ga, un style hybride qui remonte à l’ère Meiji (1868-1912) mêlant la peinture traditionnelle japonaise à la technicité du modèle occidental.
Quelques années plus tard, il fonde son propre studio, Hiropon Factory, et invente en 1993, DOB, sa création la plus emblématique. Plus qu’un personnage, DOB est avant tout un concept censé représenter la culture japonaise dans tout ce qu’elle a d’original et de contradictoire. Ses oreilles, grandes et rondes, font directement référence à la plus célèbre souris du monde et ainsi plus globalement à la culture occidentale, ses grands yeux aux dessins animés japonais.
DOB sera ensuite repris dans de multiples projets allant de la peinture aux ballons gonflables en passant par des T-shirts et des stylos. Murakami et le mouvement artistique qu’il représente se distinguent en effet par cette volonté de sanctifier l’Art en marchandise. Cette idée n’est certes pas nouvelle puisqu’Andy Warhol, chef de file du Pop Art, avait déjà travaillé dans ce sens avec la réussite qu’on lui connaît, mais ils lui donnent un nouvel élan.
Murakami ne voit pas la distinction entre l’art et les produits de grande consommation. Son objectif est avant tout de parler de sa culture en créant et distribuant des travaux compréhensibles par tous. Il considère son travail comme le reflet stricto sensu de la réalité japonaise dont les mangas et l’animation font partie. A cette subculture, il donne un sens artistique puissant et fédérateur qu’il définit comme Po+Ku (Pop et Otaku).
Vistez le site de la fondation Cartier pour en savoir plus...
Mazinga et Simon
Jusqu'au 27 octobre à la Fondation Cartier
261, Bld Raspail 75014 Paris
Tous les jours, sauf le lundi, de 12h à 20h.
Droit d'entrée : 5 €; tarif réduit : 3,50 €
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